Le gouvernement dans les Vosges pour la première moisson de son « agenda rural »
Le gouvernement, emmené par Edouard Philippe, s'est déplacé en nombre jeudi dans les Vosges pour promouvoir les premiers effets de son "agenda...

Le gouvernement dans les Vosges pour la première moisson de son « agenda rural »

Le gouvernement, emmené par Edouard Philippe, s'est déplacé en nombre jeudi dans les Vosges pour promouvoir les premiers effets de son "agenda...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

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Le gouvernement, emmené par Edouard Philippe, s'est déplacé en nombre jeudi dans les Vosges pour promouvoir les premiers effets de son "agenda rural", censé revitaliser les campagnes en y faisant revenir commerces et services de proximité.

Alors que les campagnes se repeuplent, il faut trouver "des solutions concrètes, avec la volonté de réparer des situations qu'on a trop longtemps laissé se dégrader, de réparer des injustices, de réparer des territoires", a déclaré le Premier ministre, cinq mois après la présentation de son plan.

Accompagné notamment par Elisabeth Borne (Transition écologique), Christophe Castaner (Intérieur) et Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires), il a fait un point sur sa mise en oeuvre lors d'un premier comité interministériel de suivi.

"Le mouvement des gilets jaunes a traduit un sentiment d'abandon qui prouve pour beaucoup de nos concitoyens une peur du déclassement", a encore souligné Edouard Philippe, avant d'admettre: "Ce sentiment, il faut l'avouer, il est bien souvent justifié."

Cette visite sur cette terre traditionnellement ancrée à droite est aussi stratégique à moins d'un mois des municipales, dans une séquence également marquée par l'ouverture vendredi du Salon de l'agriculture. Elle n'aurait d'ailleurs pas été possible la semaine prochaine, en raison du début de la période de réserve imposée au gouvernement.

Le Premier ministre Edouard Philippe tend un drapeau français à la ministre de la Cohésion des Territoires, sous le regard du maire de Girancourt Jacqueline Gourault, Yannick Villemin
Le Premier ministre Edouard Philippe tend un drapeau français à la ministre de la Cohésion des Territoires Jacqueline Gourault, sous le regard du maire de Girancourt, Yannick Villemin
AFP

Parmi les mesures vedettes, le développement du projet porté par le groupe d'économie sociale et solidaire SOS visant à créer ou reprendre 1.000 cafés en milieu rural.

Jeudi, un verre de vin blanc en main, Edouard Philippe a trinqué à la reprise du café-restaurant "Le P'tit campagnard" à Girancourt, un des 23 premiers sélectionnés dans le cadre de cette opération. L'établissement, tenu depuis 25 ans par "Dom et Doudou", était en vente depuis trois ans et risquait de disparaître dans cette petite commune à 15 minutes d'Epinal.

Dans la même veine, le gouvernement s'est engagé à attribuer des licences IV gratuites et non transférables dans les communes de moins de 3.500 habitants n'en disposant pas. "Cela concerne potentiellement 10 à 15.000 licences", a fait valoir Matignon qui attend les premières remontées des préfectures pour évaluer le succès du dispositif.

Alors qu'environ 20.000 communes ne disposent pas de commerce, M. Philippe a souligné les exonérations fiscales votées dans le budget 2020, "compensées à hauteur de 33% par l'Etat".

- 280 millions pour la fibre -

M. Philippe a inauguré également un noeud de raccordement optique, qui permet le déploiement de la fibre.

Si 25 départements peinent à monter des dossiers de financement pour assurer la couverture de leur zone, M. Philippe a annoncé le débloquage de 280 millions d'euros. L'enjeu est d'assurer la généralisation de la fibre en 2025 alors que s'opère "une révolution silencieuse mais rapide en matiere d'équipements numérique", selon lui.

Le gouvernement a aussi dressé un bilan de ses "maisons France services", accueillant un panier de services publics, alors que "nos concitoyens n'en peuvent plus de subir l'éloignement" de cette offre. "Il ne faut surtout pas prendre à la légère cette colère", a prévenu M. Philippe, en rappelant qu'à ce jour, 534 ont été ouvertes dont 80% dans les territoires ruraux, avec en ligne de mire la barre des 2.000 d'ici 2022.

Le Premier ministre Edouard Philippe dans une rue de Girancourt dans les Vosges, le 20 février 2020
Le Premier ministre Edouard Philippe dans une rue de Girancourt dans les Vosges, le 20 février 2020
AFP

Concernant les soins, M. Philippe a fait valoir que 110 médecins salariés ont été recrutés en zone rurale depuis septembre, un chiffre "très encourageant" selon Matignon qui s'est engagé sur 600 recrutements d'ici 2022.

Le Premier ministre a aussi visité une gendarmerie où lui a notamment été présenté le dispositif R-Mess, développé dans la commune vosgienne de Xertigny et conçu pour diffuser des conseils de prévention, sur des thèmes comme les cambriolages ou les vols liés à l'automobile, sur des supports du quotidien (sets de table, sacs de baguettes de pain...).

Enfin, ce déplacement a aussi été l'occasion d'aborder le cas des petites lignes ferroviaires, alors que des protocoles d'accord sont signés jeudi avec les régions Grand Est et Centre-Val de Loire afin de trouver des solutions de financement pour la régénération du réseau.

Le plan promis pour dynamiser certaines petites villes faisant office de "centralités" sera pour sa part dévoilé "après les municipales", a indiqué Mme Gourault.

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