Une nouvelle organisation pour "frapper fort": le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a présenté mardi un nouveau plan antidrogue avec...
Le gouvernement lance un plan antidrogue avec 55 mesures
Une nouvelle organisation pour "frapper fort": le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a présenté mardi un nouveau plan antidrogue avec...
Par Gregory DANEL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Une nouvelle organisation pour "frapper fort": le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a présenté mardi un nouveau plan antidrogue avec comme mesure phare la création d'un organisme, l'Ofast, comme chef de file de la lutte contre les trafics de stupéfiants.
"Le message aux trafiquants est clair: La France ne sera pas leur terrain de jeu", a lancé le ministre depuis Marseille, où régulièrement des règlements de comptes liés aux trafics de stupéfiants secouent la cité. Une dizaine de personnes y ont été blessées par balles le weekend dernier dans les quartiers nord.
Accompagné des ministres de la Justice, Nicole Belloubet, des comptes Publics, Gérarld Darmanin et de son secrétaire d’État, Laurent Nuñez, Christophe Castaner a fait valoir que cette réforme était "impérative" face aux méthodes "plus violentes, moins traçables" des trafiquants. "En 66 ans", a-t-il dit, "tout a changé, sauf notre organisation. Les trafics se sont industrialisés, mondialisés".
Désigné pilier de cette réforme comprenant 55 mesures, l'Ofast (Office antistupéfiants) remplacera l'Office central pour la répression du trafic illégal de stupéfiants (Ocrtis) dont la réputation a été entachée par des scandales.
L'Ofast, qui devra être "opérationnel dès le 1er janvier" prochain, "coordonnera l'action de tous les acteurs dans la lutte antistupéfiants au niveau local et national", selon M. Castaner et associera pour la première fois dans sa gouvernance, police, gendarmerie, douanes et magistrats.
Stephanie Cherbonnier à Paris le 27 février 2013
AFP/Archives
Il aura à sa tête une femme, Stéphanie Cherbonnier, actuelle conseillère "justice" du directeur général de la police nationale (DGPN). Elle sera secondée par le procureur de Bayonne, Samuel Vuelta-Simon.
Cet office, dont l'objectif est de "mutualiser" les forces des différents acteurs de la lutte contre les trafics de drogue, comptera "150 enquêteurs" et disposera de "16 antennes territoriales en métropole et dans les outre-mer".
Le ministre de l'Intérieur a insisté en outre sur la nécessité d'accroître le système de renseignement par une montée en puissance des cellules du renseignement opérationnel contre les stupéfiants (CROSS), dont la première avait été créée par Laurent Nuñez à Marseille.
De même, il a mis l'accent sur l'importance de "toucher au patrimoine des dealers". "Aujourd'hui, sur 500 millions d'euros d'avoirs criminels saisis seulement 10% sont issus des trafics de stupéfiants", a-t-il regretté, alors que le chiffre d'affaires des trafics est évalué à 3,5 milliards d'euros en France.
Christophe Castaner a promis aussi que les trafiquants seraient "plus systématiquement éloignés de leurs territoires".
- "De l'international à la cage d'escalier" -
Une plateforme d'appel pour signaler les points de vente sera mise en place. En outre une "grande campagne de sensibilisation" sera lancée pour "casser l'image festive de la drogue". Le coût social des stupéfiants est évalué à plus de 8 milliards d'euros par an.
Pour sa part, la ministre de la Justice a annoncé vouloir rendre "opérationnelle courant 2020", l'amende forfaitaire sanctionnant l'usage de stupéfiants.
Cette amende de 200 euros, votée par le parlement en novembre dernier, doit permettre de sanctionner l'usage illicite de stupéfiants.
Initialement annoncé pour l'été 2018 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation de mesures en faveur des banlieues, ce plan a pâti des tempêtes politiques et sociales qui ont secoué l'exécutif depuis plus d'un an, entre affaire Benalla, démission de Gérard Collomb ou encore crise des "gilets jaunes", et ont retardé son lancement.
Même si Christophe Castaner promet de mener la lutte "sans relâche. De l'international à la cage d'escalier", un policier des "stups" dit, sous couvert d'anonymat, redouter "encore de la poudre aux yeux en l'absence de nouveaux moyens matériels et humains".
"On n'arrive pas à couper des têtes de réseau parce qu'on n'a plus le facteur +temps+", analyse ce fonctionnaire expérimenté. "On leur enlève du produit mais derrière, ça recommence", dit-il, regrettant in fine une "politique des chiffres".
Il loue en revanche le décloisonnement du renseignement criminel: "Une bonne chose pour mettre fin aux guéguerres entre directions".
Largement dominé par l'importation de résine de cannabis en provenance du Maroc (47.000 hectares de surface utile recensés), le trafic de stupéfiants était en 2018 le premier marché criminel dans l'Hexagone.
La commission des affaires sociales du Sénat a examiné ce 15 novembre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, transmis mercredi. Les rapporteurs veulent faire table rase de nombreuses modifications faites par les députés, qui ont aggravé le déficit de 17,5 à 24 milliards d’euros.
Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.
Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.
Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.