Le gouvernement va-t-il compenser les hausses de consommation d’énergie à domicile ?

Le gouvernement va-t-il compenser les hausses de consommation d’énergie à domicile ?

La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne, auditionnée par les sénateurs de la commission des Affaires économiques, a chiffré les évolutions de consommation d’électricité, induites par le confinement. Elle a été interpellée sur la réponse à apporter aux foyers modestes.
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Votre facture d’électricité sera-t-elle plus élevée à cause du confinement ? La deuxième audition au Sénat d’Élisabeth Borne donne quelques éléments de réponse. La ministre de la Transition écologique et solidaire s’est retrouvée ce 7 avril, durant deux heures, face à la commission des Affaires économiques. L’audition, réalisée par visioconférence, a gravité principalement autour du sujet de l'énergie.

Une question importante parmi d’autres a germé : comment ont évolué les usages ? La ministre a redonné l’estimation calculée aux premiers jours du confinement (18 et 19 mars) : au niveau national, la consommation d’électricité a subi une diminution « de l’ordre de 15 % », par rapport à un mois de mars normal. Pour l’industrie, la chute atteint 25 %. Mais pour le secteur résidentiel, Elisabeth Borne a évoqué une « hausse très modérée », qui se chiffrerait à « quelques pourcentages », sans donner plus de précisions. Quant au gaz, « il n’y a quasiment pas d’augmentation de la consommation ».

Une hausse limitée, mais une hausse quand même. Le sénateur socialiste de l’Aude, Roland Courteau, a fait remarquer que la situation actuelle allait se traduire, pour les Français, par des « dépenses supplémentaires ». « Leur domicile est devenu parfois leur local professionnel », a-t-il souligné. Avant de demander si une revalorisation du chèque énergie (il peut atteindre 277 euros maximum) pour la durée du confinement était à l’étude. Une question répétée par son collègue communiste Fabien Gay. Au total, huit millions de personnes seraient contraintes au télétravail. Sans compter les arrêts de travail pour la garde d’enfants ou pour raisons de santé. Ou les 5,8 millions de salariés en situation de chômage partiel.

« Les factures des ménages ne vont pas augmenter de façon significative »

Affirmant être « très attentive aux factures d’énergie des ménages précaires », la ministre a indiqué que la faible hausse de la consommation d’électricité chez les particuliers ne provoquerait pas des augmentations sur les factures « de façon significative ». Élisabeth Borne a également souligné que des échanges avaient été noués avec le président de La Poste, pour « s’assurer du bon acheminement » des chèques énergie.

Elisabeth Borne : "On est très attentifs sur les factures d'énergie pour les ménages les plus précaires"
02:08

Dans son intervention, le sénateur Courteau avait salué l’initiative « remarquable » d’EDF, dont la fondation a débloqué deux millions d’euros pour venir en aide à diverses associations venant en aide aux plus démunis. « Le secteur privé est en avance sur l’État », s’est-il exclamé.

Un geste pour compenser la fermeture des cantines scolaires ?

Si la ministre n’a pas annoncé de coup de pouce supplémentaire sur le chèque énergie, elle a cependant rappelé que l’État avait repoussé de deux mois la fin de la trêve hivernale (du 31 mars au 31 mai). Pendant cette période, les fournisseurs d’énergie ne peuvent pas procéder à des coupures chez leurs abonnés, en cas d’impayés.

Une autre réponse pourrait venir du ministère des Solidarités et de la Santé. Avec la fermeture des établissements scolaires, des millions d'élèves ne peuvent plus déjeuner à la cantine ni bénéficier de la tarification sociale. « Cela pose question. Il faut que l’on réponde à la situation des ménages modestes », a reconnu Élisabeth Borne. Le gouvernement « y travaille », selon elle.

Des progrès à entreprendre sur les économies d’énergie ?

La stabilité de la consommation d’électricité chez les particuliers, par rapport à une période classique, a néanmoins le mérite d’apporter un enseignement, selon la ministre. « Finalement, cela montre que le dispositif de chauffage fonctionne en temps normal, y compris quand les habitants ne sont pas dans leur domicile. Cela ouvre des perspectives sur les travaux de rénovation énergétique. La stabilité de la consommation énergétique montre qu’il va y avoir des leviers de réduction. »

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