La sénatrice écologiste Leila Aïchi, si elle est élue députée ce dimanche, quittera la Haute assemblée. Le groupe écologiste, composé alors de 9 sénateurs, disparaîtrait. Le retour de Jean-Vincent Placé au Sénat pourrait sauver le groupe.
Le groupe écologiste du Sénat va-t-il survivre aux élections législatives ?
La sénatrice écologiste Leila Aïchi, si elle est élue députée ce dimanche, quittera la Haute assemblée. Le groupe écologiste, composé alors de 9 sénateurs, disparaîtrait. Le retour de Jean-Vincent Placé au Sénat pourrait sauver le groupe.
Dimanche soir, les sénateurs écologistes observeront de près le résultat de l’élection législative dans la circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest). Si elle est élue députée, l’actuelle sénatrice écologiste Leila Aïchi quittera la Haute assemblée. Le groupe écologiste, composé alors de 9 membres, disparaîtrait, car 10 sénateurs sont nécessaires pour former un groupe.
Leila Aïchi soutenue par François Bayrou mais sans l'investiture LREM
La sénatrice écologiste Leila Aïchi, le 10 décembre 2015 à Paris
La socialiste Dominique Bertinotti pourrait reprendre le siège
Actuellement sénatrice écologiste de Paris, si elle élue députée ce dimanche, Leila Aïchi cesserait immédiatement d’appartenir au Sénat. En l’absence de recours sur son élection, son remplacement serait proclamé dix jours plus tard. Le scrutin de l’élection sénatoriale à Paris étant proportionnel, c’est Dominique Bertinotti, l’ancienne ministre déléguée à la Famille sous François Hollande, qui devrait remplacer Leila Aïchi. L’ancienne ministre socialiste se trouvait sur la position suivant Leila Aïchi dans la liste de gauche à Paris aux sénatoriales de 2011.
La perte des avantages d’un groupe
Le départ de Leila Aïchi du Sénat signifierait la disparition du groupe écologiste au Sénat car les sénateurs écologistes ne seraient plus que 9, un nombre insuffisant pour composer un groupe (10 sénateurs minimum).
Les sénateurs écologistes perdraient alors les droits attribués à un groupe : temps de parole dédié, 4 heures de séance publique à utiliser tous les deux mois. Les emplois des collaborateurs du groupe pourraient aussi être remis en cause.
En revanche, les postes des sénateurs écologistes dans les commissions du Sénat ne sont pas remis en question.
Le retour de Jean-Vincent Placé pour sauver le groupe ?
Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, le 30 mars 2015, au siège du Parti socialiste à Paris
THOMAS SAMSON
Jean-Vincent Placé, l’ancien ministre de la Réforme de l’Etat sous François Hollande, va retrouver automatiquement son poste de sénateur de l’Essonne dès lundi prochain, tout comme trois anciens ministres socialistes, Laurence Rossignol, André Vallini et Jean-Marc Todeschini. Jean-Vincent Placé, qui a présidé le groupe écologiste du Sénat, pourrait alors sauver ce groupe s’il décidait d’en faire de nouveau partie. Mais il n’est pas dit que celui qui préside l’Union des démocrates et écologistes, mouvement plus compatible avec la nouvelle majorité présidentielle qu’Europe Ecologie - Les Verts, accepte de revenir dans le groupe écologiste.
Le rattachement d’un sénateur “écolo-compatible”
Hervé Poher, sénateur du Pas-de-Calais.
Si Jean-Vincent Placé n’intègre pas le groupe, une autre option pourrait être de rattacher un sénateur écolo-compatible. Cette solution avait permis la survie du groupe écologiste en 2016 au moment du départ de Jean-Vincent Placé pour le gouvernement. Le sénateur socialiste du Pas-de-Calais Hervé Poher avait été rattaché administrativement comme 10e membre du groupe écologiste. « Ce rattachement s’était très bien passé », estime la sénatrice écologiste du Nord Marie-Christine Blandin. « Hervé Poher a apporté au groupe son expérience médicale, notamment sur la question de la médecine des territoires. »
“Pas de guerre fratricide entre écologistes comme à l’Assemblée”
La sénatrice Marie-Christine Blandin, qui a démissioné mercredi d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), aux côtés de Cécile Duflot le 24 septembre 2010
« Ce serait bête de se priver d’un outil politique comme le groupe parlementaire », avertit Marie-Christine Blandin, “d’autant que les écologistes auront des choses à dire en juillet durant l’examen des premières lois d’Emmanuel Macron, notamment sur la question de la transparence et des lobbies.”
Si le groupe écologiste du Sénat se maintient cet été, il aura du mal passer l’automne, car les dix sénateurs écologistes remettent en jeu leurs sièges aux prochaines élections sénatoriales, le dimanche 24 septembre.
Au lendemain du discours « historique » d’Emmanuel Macron à l’ONU, la droite sénatoriale interroge sa décision. « On ne met pas la charrue avant les bœufs pour des raisons de communication politique », pointe Cédric Perrin, président LR de la commission des affaires étrangères. « C’était très fort », salue au contraire la présidente PS du groupe d’amitié France-Palestine du Sénat, Gisèle Jourda, qui est sur place. Elle espère que la France « va pouvoir entraîner dans son sillage d’autres pays ».
Depuis la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, le 9 septembre dernier, la France n’a toujours pas de gouvernement. Le Premier ministre lui-même se fait discret, alors qu’il doit composer une équipe et établir un projet de budget qui lui évite la censure. Au Parti socialiste, on attend que l’ancien ministre des Armées, dévoile sa main, sans se faire d’illusion. Pour eux, la censure et la dissolution semblent inévitables.
Sébastien Lecornu multiplie les consultations en vue de composer son futur gouvernement. Du côté de LR, le pessimisme commence à poindre quant à la réussite de la mission du Premier ministre au vu des exigences des socialistes.
Invité de notre matinale, Jacques Attali est revenu sur la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France lors de l’Assemblée générale de l’ONU ce lundi. L’ancien haut fonctionnaire et conseiller de François Mitterrand salue une étape « nécessaire », mais rappelle que sans défaite politique de Benyamin Netanyahou, la situation risque de ne pas s’améliorer.