Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Le groupe PS du Sénat ne se place pas dans la majorité présidentielle
Par Public Sénat
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3h20 de réunion. De mémoire de sénateur, la réunion du groupe PS n’a peut-être jamais duré si longtemps. Deux jours après les sénatoriales, où les socialistes ont bien limité la casse, passant de 86 à 79 membres, les sénateurs ont passé la matinée à discuter de leur ligne. A l’entrée, l’ambiance est bonne. On se félicite entre sénateurs réélus.
Mais ils sont loin d’être tous d’accord. Après une longue présentation des nouveaux, une trentaine de sénateurs a pris la parole. Deux lignes s’opposent au sein du groupe : les tenants d’une ligne constructive à l’égard d’Emmanuel Macron. Et ceux souhaitant se placer dans l’opposition à l’exécutif. Et d’autres, quelque part entre les deux.
Avant le vote cet après-midi pour élire le président de groupe, les sénateurs PS ont adopté une ligne dont les socialistes ont le secret : le groupe PS n’est pas dans la majorité présidentielle et dans l’opposition à la majorité sénatoriale. Une synthèse très socialiste qui assure l’unité du groupe, adoptée à main levée, avec 8 abstentions.
Un temps évoqué, le risque de scission semble écarté. Mais beaucoup veulent rester unis, surtout après les bons résultats. Dire que le groupe n’est pas dans la majorité présidentielle permet de rassembler ceux qui veulent être dans l’opposition, comme ceux plus constructifs. Côté clarification, on fait mieux. Une position qui rappelle celle adoptée par le PS lors du vote de confiance à l’Assemblée : ne pas accorder la confiance, ce qui pouvait laisser la place à l’abstention.
Pour porter cette ligne, il faudra un président de groupe. Ou une présidente. Seule Laurence Rossignol a pour le moment déclaré sa candidature devant ses collègues. À l’origine aubryste, puis membre du gouvernement avant de soutenir Manuel Valls à la primaire, elle peut défendre une ligne centrale. Le sénateur du Doubs, Martial Bourquin, va aussi déclarer sa candidature. Il défend une ligne plus à gauche, voulant clairement se placer dans une ligne d’opposition à Macron dont il dénonce la politique « néolibérale ».
Quant au président sortant, Didier Guillaume, dont la ligne constructive est mal passée en interne chez certains socialistes, a lui aussi déposé sa candidature. Le vote prévu à 16 heures.