Politique
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
Le
Par Public Sénat
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
En arrivant en réunion de groupe, comme tous les mardis, ce sénateur PS semble amusé : « C’est merveilleux, c’est surprise party ! » Il ne croyait pas si bien dire. Annoncé la semaine dernière par le président du groupe socialiste, Didier Guillaume, le nouveau vote sur la ligne politique du groupe n’a finalement pas eu lieu (voir le sujet de Samia Dechir).
« C’était suite à la discussion de la semaine dernière où il avait peut-être été envisagé de dire qu’il fallait prendre une autre position. Mais s’il fallait prendre une autre position, j’ai dit qu’on votera ensemble. (…) Mais nous avons considéré ce matin qu’il n’y avait pas lieu de voter comme certains avaient pu le demander, donc pas de problème » a expliqué à la sortie Didier Guillaume (voir la vidéo ci-dessous). Plusieurs sénateurs ont pris la parole ce matin pour souligner l’inutilité d’un nouveau vote. Le sénateur de la Drôme ajoute que « le groupe a été unanime, sans vote, pour dire qu’on continue sur la base de la ligne politique définie en début de mandat ».
En annonçant la semaine dernière ce vote, l’idée était de tenter de clore la crise qui a traversé le groupe depuis son tweet de félicitations à l’ex-socialiste Olivier Dussopt pour sa nomination au gouvernement. Un simple tweet de félicitations à un ami, a tenté d’expliquer Didier Guillaume à ses camarades sénateurs la semaine dernière. Un message qui brouille l’image des socialistes, lui ont reproché, parfois vivement, plusieurs sénateurs qui souhaitent se placer clairement en opposition à Emmanuel Macron, contrairement à Didier Guillaume, plus conciliant. Pour eux, ses responsabilités de président de groupe l’empêchent d’envoyer ce genre de message de félicitations à un socialiste qui rejoint le chef de l’Etat.
Au cas où, une urne avait pourtant bien été apportée ce matin. Mais avant même la réunion, plusieurs sénateurs, défenseurs d’une ligne d’opposition, ne cachaient pas leur opposition. « Ça n’a aucun sens de revoter » pour l’un de ces frondeurs. « Je ne sais pas si c‘est indispensable de faire un nouveau vote, si c’est pour confirmer le vote que nous avons fait il y a deux mois » soulignait avant de rejoindre ses collègues le sénateur PS de Paris, Rémi Féraud. Deux heures après, il ne peut que saluer la décision : « L’important est de continuer à faire groupe ensemble ».
Fin septembre, les sénateurs avaient déjà été contraints de trouver un compromis pour pouvoir éviter la division : le groupe PS est dans l’opposition à la majorité sénatoriale de droite et n’est pas dans la majorité présidentielle. Une formule alambiquée, qui manque de clarté, mais qui a l’avantage de rassembler la ligne de Didier Guillaume, plus ou moins constructive à l’égard du gouvernement, et ceux, plus à gauche, qui se disent dans l’opposition à Emmanuel Macron. Soit la ligne défendue par le parti. Cette tendance s’est vue renforcée au sein du groupe après les sénatoriales. Si bien que le groupe se retrouve globalement divisé en deux sur le fond.
Depuis la semaine dernière, la volonté de rester unis a été plus forte. Après la réunion, le coordinateur du PS, le sénateur du Val-d’Oise, Rachid Temal, minimise les dernières tensions : « Il n’y a pas de sujet, pas de crise, ni au PS, ni au groupe. Il y a eu des paroles, des propos. J’ai appelé les uns et les autres à la raison et à l’unité du groupe. Aujourd’hui, c’est chose faite ».
« Le groupe devra tenir compte de l’avis du parti après le Congrès »
Mais la fin des hostilités pourrait n’être qu’une trêve. Le congrès du PS, en avril, où les socialistes vont tenter de refonder une maison à moitié en ruine, pourrait remettre une pièce dans la machine. « Le débat politique sur la stratégie du groupe et notre positionnement politique va se poursuivre dans les mois qui viennent. L’important est qu’il se fasse sereinement » souligne Rémi Féraud (voir ci-dessous), avant d’ajouter : « Je suis sûr que dans le cadre du congrès du PS, ce printemps, la ligne qui nous situera dans l’opposition au gouvernement d’Emmanuel Macron sera majoritaire et très réaffirmée par le congrès. (…) Je crois qu’à ce moment-là, le groupe devra tenir compte de l’avis du parti, qui sera celui des militants, et pas seulement d’une direction collégiale »… Ce que le groupe n’a pas fait jusqu’ici.
Suite à ce psychodrame interne, Didier Guillaume peut s’estimer heureux : il reste à la tête du groupe et l’unité est sauvegardée. Mais à l’inverse, d’autres l’estiment un peu affaibli, voire « de plus en plus isolé », et pensent que l’épisode du tweet laissera des traces. Réponse au prochain épisode.
Denis Podalydès et Bertrand Belin, raconter ses familles et ses déterminismes