Manon était chasseuse de têtes… Elle a tout quitté pour devenir coach personnelle. Bérenger lui travaillait dans l’industrie aéronautique et après le covid-19, a changé de vie car il n’était plus en accord avec le coût environnemental de cette industrie. Dans l’émission « 20 ans en 2022 » cette semaine, nous nous intéressons au rapport des jeunes au travail.
Par Tam Tran Huy
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Tous les jeunes n’ont pas le même rapport au travail : leur milieu social d’origine, leur niveau de diplôme joue énormément sur la place qu’ils accordent à leur métier. Mais on observe tout de même certaines tendances. Dans une note publiée cet été par la Fondation Jean Jaurès, Romain Bendavid, directeur du pôle Corporate et climat social de l’IFOP, a estimé que la pandémie était à l’origine de transformations « hors normes » dans le monde professionnel. Sur le plateau de 20 ans en 2022, il explique ainsi que « la proportion de personnes qui considèrent que le travail est très important, s’est effondrée : elle est passée de 60 % en 1990 à 24 %. Donc le travail est important, mais pas forcément structurant. »
Le job rêvé des jeunes : un rapport au travail métamorphosé par le covid
Manon Dupont ne se retrouvait pas dans son premier emploi de chasseuse de têtes et n’a pas hésité à démissionner au bout de deux mois pour se lancer dans l’entrepreneuriat comme coach personnelle. « Je ne me retrouvais pas dans ce poste, j’ai fui un mode de vie qui ne me correspondait pas : passer 60 heures devant un ordinateur, ce n’est pas ce que je voulais », relate la jeune femme, originaire d’Annecy. Même constat pour Bérenger Le Crozat : après une école d’ingénieurs, il commence à travailler dans l’industrie aéronautique avant que la pandémie agisse sur lui comme un révélateur. « Le volume aéronautique n’est pas très sérieux par rapport à l’environnement. Je m’en suis rendu compte pendant le covid », explique le jeune homme de 27 ans qui a décidé de se tourner vers le conseil dans le secteur de l’environnement.
Ces jeunes en quête de sens dans leur métier
Ces parcours, marqués par la recherche de sens et d’un mode de vie plus en accord avec leurs convictions profondes, sont aujourd’hui revendiqués par de nombreux jeunes. C’est ce qu’a montré ce mouvement de revendication des diplômés de grandes écoles au printemps dernier. Agroparistech, Sciences Po, Polytechnique, HEC… Ils sont nombreux à refuser de suivre la voie qui leur est tracée pour se mobiliser dans le combat contre le réchauffement climatique. Etienne Gless, journaliste à l’Etudiant, tempère toutefois cette révolution : les études montrent que les jeunes continuent d’avoir comme premier critère de choix, la rémunération. Les jeunes diplômés ne sont pas tous de doux rêveurs, loin de là.
Oscar Lustin a choisi : après son diplôme d’HEC, il aurait pu travailler chez Danone. Il a préféré l’entrepreneuriat dans l’économie sociale et solidaire. Il se dégage environ un SMIC, mais se retrouve dans son entreprise qui crée des colocations pour personnes âgées en perte d’autonomie. Un métier plus opérationnel, c’est ce que recherchait Cécile Thibault, diplômée de Sciences Po Paris et aujourd’hui maraîchère près de Liège, en Belgique.
Un appel à la désertion
Certains choisissent une voie bien plus radicale encore : diplômés de grandes écoles, ils ont fondé l’association « Vous n’êtes pas seuls ». Leur objectif : aider et inciter d’autres diplômés à démissionner si, comme salariés, ils sentent une fracture entre leurs valeurs et leur travail. Ils encouragent à la désertion avec pour but de participer à l’offensive écologique depuis le monde professionnel. « On estime que face à cette urgence, les surdiplômés ont le devoir moral de subvertir leurs privilèges pour se mettre au service d’une culture de résistance à ces nuisances, qui ne visent pas à ménager le désastre mais à y mettre un terme. »
« 20 ans en 2022 » est diffusé samedi 29 octobre à 17h sur Public Sénat.
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