Le maintien de TotalEnergies en Russie « ne sera pas tenable », estime Manuel Valls

Le maintien de TotalEnergies en Russie « ne sera pas tenable », estime Manuel Valls

L’ancien Premier ministre a expliqué dans Audition Publique qu’à court ou moyen terme, il serait sans doute compliqué pour le groupe énergétique français de maintenir ses activités en Russie.
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L’ancien Premier ministre Manuel Valls a fait part dans Audition Publique (sur Public Sénat, LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live) de sa préoccupation quant à l’invasion russe en Ukraine, qui est entrée dans son douzième jour. « J’ai le sentiment que nous en sommes en train de basculer dans un autre monde », a-t-il déclaré avec gravité, ajoutant que « tout est possible » en termes de conséquences ou d’escalade.

Jour après jour, des entreprises ont cessé leurs activités en Russie, dans la foulée du paquet de sanctions internationales. Si des groupes pétroliers comme le britannique BP, le norvégien Equinor et le néerlandais Shell ont décidé de tourner le dos à la Russie, le français TotalEnergies s’est distingué en annonçant seulement qu’il ne financerait plus de nouveaux projets. De par sa position d’ancien chef du gouvernement, Manuel Valls s’est montré dans un premier temps prudent. « Regardons les choses jour après jour, ne nous précipitons pas. »

« Aller chercher d’autres sources énergétiques »

Mais l’ancien Premier ministre a cependant jugé que la position du groupe français, actionnaire de Novatek, le spécialiste russe du GNL, de se maintenir dans le contexte actuel sera compliquée à tenir. « Est-ce que tout ceci est tenable à court et moyen terme vu la situation en Ukraine, si demain Kiev, Odessa, et d’autres villes, sont écrasées par les bombes russes et que l’Ukraine se retrouve dans une situation impossible, est-ce que tout ceci sera tenable ? Je ne crois pas […] Ça ne sera sans doute pas tenable, ni politiquement, ni éthiquement, ni économiquement » a-t-il insisté.

Manuel Valls a toutefois averti qu’un désengagement de la Russie, qui compte pour 40 % de l’approvisionnement de l’Union européenne en gaz, aurait des conséquences énergétiques. « Ça veut dire qu’il faut changer de modèle énergétique, aller chercher d’autres sources énergétiques », a-t-il observé, appelant à enclencher ce mouvement stratégique de recherche d’alternatives « dès maintenant ».

En ces heures où le baril de pétrole ou le mégawatt heure de gaz naturel vont de record en record, l’ancien Premier ministre a également mis en garde sur les conséquences sociales et économiques en Europe. « Il faut faire attention à la tension que nous connaissons dans nos sociétés […] que nous ne provoquions pas un effondrement d’un certain nombre d’économies européennes, à commencer par la première d’entre elles, je veux parler de l’économie allemande. »

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