Le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou, suspecté de mauvaise gestion de sa commune, a démissionné samedi, a indiqué le site outremers 360, lettre de l'édile à l'appui, où il dénonce le retour à des "pratiques autoritaires" de l'Etat.
Une note adressée cette semaine aux ministres de l'Intérieur et des Outre-Mer, signée du préfet de Guadeloupe, recommandait "de poursuivre la procédure aboutissant au décret de révocation" de Jacques Bangou.
Une procédure à son encontre a été enclenchée le 13 mai en raison d'un déficit de 78 millions d’euros de la municipalité, relevé par la Chambre régionale des comptes (CRC). De telles procédures de révocation sont rarissimes.
M. Bangou va rester conseiller municipal, indique-t-il.
Dans une lettre aux habitants et au personnel municipal, il annonce avoir envoyé au préfet sa démission de maire pour "tenter de préserver (la) ville des coups incessants qui lui sont portés".
Celui qui est également président du PPDG (Parti progressiste et démocratique guadeloupéen) affirme être "confronté à une volonté, établie, de l'écarter à des fins politiques". "Ma démission veut dénoncer fermement le retour de l'Etat à des pratiques autoritaires que nous avons bien connues avant la décentralisation", ajoute-t-il.
M. Bangou entend par sa démission "dépasser les tensions avec l'Etat, et créer les conditions d'un travail partenarial devant déboucher enfin sur la vérité des comptes".
En Guadeloupe, la CRC épingle régulièrement les communes et les organismes publics pour leur mauvaise gestion de l'argent public. Près de deux-tiers des communes sont situées dans la zone d'alerte du réseau d'alerte des finances locales, selon un document révélé par le quotidien FA Guadeloupe en mai.
La procédure de révocation s’appuie sur le code général des collectivités territoriales: le maire et les adjoints peuvent être soit suspendus par un arrêté ministériel motivé, pour une durée qui ne peut excéder un mois, soit révoqués par décret pris en Conseil des ministres.