Le n° 1 de la fédération PS du Nord lâche Hidalgo : « Une décision incompréhensible et des explications erronées », estime Patrick Kanner

Le n° 1 de la fédération PS du Nord lâche Hidalgo : « Une décision incompréhensible et des explications erronées », estime Patrick Kanner

Le Premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste du Nord, Benjamin Saint-Huile a annoncé sa démission du parti et son refus de parrainer Anne Hidalgo estimant « sa candidature discréditée par les électeurs de gauche ». « Une petite turbulence » pour le sénateur du Nord, Patrick Kanner dont il est très proche.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En difficulté dans les sondages, la candidate socialiste à l’élection présidentielle n’avait pas besoin de ce coup d’éclat. A quelques jours de son déplacement à Lille ou Anne Hidalgo doit assister avec Martine Aubry, au match LOSC-PSG, le Premier secrétaire de la fédération PS du Nord, Benjamin Saint-Huile claque la porte du parti et lui refuse son parrainage. Le maire de Jeumont dénonce le « spectacle désolant » offert par la gauche. « Elle semble se faire à l’idée que collectivement, on doive se contenter d’une candidature de témoignage […], déplore-t-il.

Benjamin Saint-Huile : « Les électeurs ne veulent pas de cette candidature »

Selon lui, la Primaire populaire « a montré la volonté de rassemblement à laquelle les partis restent sourds. Et l’information très puissante, je le regrette, c’est que la candidature socialiste d’Anne Hidalgo est clairement discréditée par les électeurs de gauche eux-mêmes. C’est dire à quel point les électeurs que nous voulons représenter, ne veulent pas de cette candidature. Il faut savoir en tenir en compte ».

Le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner connaît bien Benjamin Saint-Huile. « C’est un très proche. Je lui ai laissé ma place pour diriger notre groupe au conseil régional », rappelle-t-il.

Le sénateur du Nord a été prévenu par l’intéressé ce matin. « C’est une décision incompréhensible que je regrette. Ses explications sont totalement erronées. Il met sur le même plan Anne Hidalgo, Christiane Taubira et Yannick Jadot, Alors que seule Anne Hidalgo leur a tendu la main. Yannick Jadot l’a refusée et Christiane Taubira est arrivée à la dernière minute. S’il y avait eu une vraie primaire citoyenne, nous aurions eu un vrai débat politique entre les candidats ».

Car pour Patrick Kanner, c’est aller un peu vite en besogne de considérer la candidature socialiste « discréditée » par la Primaire populaire. « J’ai l’impression que c’est une autre candidature qui est discréditée ». En effet, malgré sa victoire, Christiane Taubira a vécu une entrée en campagne compliquée cette semaine. Son moment de flottement devant la fondation Abbé Pierre alors qu’elle était interrogée sur le mal-logement a été l’objet de nombreuses railleries.

» Lire notre article : « L’OPA de la Primaire populaire sur le PS ne marchera pas », martèle Rémi Féraud

« Ce n’est pas un crash de la fédération qui continuera de faire campagne »

Un proche de la maire de Paris contacté par Public Sénat préfère ne pas commenter la décision du Premier secrétaire de la fédération PS du Nord, la renvoyant à une « affaire locale ». Selon un cadre du parti, Benjamin Saint-Huile aurait du mal à assumer ses mandats et serait en plein « burn-out ». « Il aurait pu partir sur la pointe des pieds. Il a préféré cette argumentation politique ».

Interrogée par l’AFP, la maire de Lille, Martine Aubry juge également que Benjamin Saint-Huile « n’a jamais totalement pris ses fonctions, sans doute car surchargé ». « Cela n’a pas empêché la fédération de travailler », insiste-t-elle.

« Le conseil fédéral du Nord se réunira lundi soir pour désigner un remplaçant. C’est une petite turbulence mais ce n’est pas un crash de la fédération qui continuera de faire campagne », assure Patrick Kanner.

Dans la même thématique

Rosny sur Seine : Journees Parlementaires ensemble pour la Republique
7min

Politique

Face à Michel Barnier, les parlementaires macronistes esquissent les principes d’une « opposition constructive »

Les parlementaires macronistes, rassemblés dans les Yvelines pour leur rentrée, s’interrogent sur la position qu’ils doivent adopter face au nouveau Premier ministre Michel Barnier, dont ils ignorent encore le programme de réformes. Certains appellent à fixer dès à présent des lignes rouges avec, en creux, la possibilité d’un retrait en bloc du gouvernement, en cas de participation.

Le

Paris: French president  receives mayors of cities affected by the violent clashes
6min

Politique

Insécurité à Grenoble : le maire, Éric Piolle, coupable idéal ?

Suite au meurtre d’un agent de propreté dimanche à Grenoble, la politique sécuritaire du maire Ecologiste, Éric Piolle, est pointée du doigt par certains élus de droite. Celui-ci rappelle la compétence de l’Etat en la matière. En début d’année, lors de son audition devant la commission du Sénat sur le narcotrafic, il avait plaidé en faveur d’une modification du cadre juridique dans lequel interviennent les policiers municipaux.

Le

Paris: Valerie Pecresse press conference programme 100 first days
8min

Politique

Nouveau gouvernement : quels sénateurs pourraient rejoindre l’équipe Barnier ?

Le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau, est l’hypothèse la plus sérieuse à la Haute assemblée. « On lui a fait une proposition pour un ministère régalien », à l’intérieur ou la justice, confie un sénateur LR. Mais d’autres noms, qui ont plus ou moins la cote, circulent aussi…

Le

Le n° 1 de la fédération PS du Nord lâche Hidalgo : « Une décision incompréhensible et des explications erronées », estime Patrick Kanner
3min

Politique

Soutien au nouveau gouvernement ? « Je suis plutôt proche de Michel Barnier. Ce n'est pas une décision que je vais prendre seul », explique le député Horizons Laurent Marcangeli

Sur le plateau de Bonjour Chez Vous, Laurent Marcangeli, député de Corse-du-Sud, a indiqué ne pas être opposé à l’idée de travailler avec Michel Barnier, mettant en avant leur proximité politique. Toutefois, il a souligné que la décision finale se fera collectivement et sera annoncée par le président du parti, Edouard Philippe.

Le