Le nouveau Premier ministre Michel Barnier promet « des changements et des ruptures » 

Jeudi, lors de sa passation de pouvoir avec Gabriel Attal à Matignon, le nouveau Premier ministre a affiché devant son prédécesseur sa volonté de « davantage agir que parler ». Il a insisté sur la nécessité d’apaiser les Français. Michel Barnier indique également vouloir « respecter » l’ensemble des sensibilités politiques représentées au Parlement.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« J’aborde cette période, cette nouvelle page avec beaucoup d’humilité. » Quelques heures seulement après sa nomination comme Premier ministre, Michel Barnier était dans la cour de l’hôtel Matignon pour la passation de pouvoir avec son prédécesseur Gabriel Attal, resté en poste huit mois. Le nouveau chef de gouvernement, prenant la parole après le Premier ministre sortant – qui a été très chaleureusement applaudi -, a estimé que la France était « dans un moment grave ».

« J’aurai l’occasion, dans quelques jours devant le Parlement, de dire les grandes priorités législatives et les propositions du gouvernement, il s’agira de répondre autant que nous le pourrons aux défis, aux colères, aux souffrances, au sentiment d’abandon et d’injustice qui traversent beaucoup trop nos villes, nos quartiers et nos campagnes, », a déclaré Michel Barnier, énumérant quelques priorités : « l’accès aux services publics, la sécurité au quotidien, la maîtrise de l’immigration », mais aussi « le travail et le niveau de vie des Français ».

« Davantage agir que parler »

« Il y aura aussi dans cette nouvelle page des changements et des ruptures », a-t-il promis, sans plus de détails. « Nous allons davantage agir que parler pour trouver des solutions qui marchent », a-t-il déclaré devant plusieurs dizaines d’invités rassemblés dans la cour de Matignon, dont les ministres sortants Aurore Bergé et Catherine Vautrin.

« Il faudra enfin beaucoup d’écoute et de respect, d’abord entre le gouvernement et le Parlement, du respect à l’égard de toutes les forces politiques qui y sont représentées, du respect aussi à l’égard des partenaires sociaux et des élus locaux », a estimé Michel Barnier. Une manière en creux d’imprimer sa marque.

Après des mois de consultations, l’ancien ministre de droite et commissaire européen s’est imposé comme le seul candidat à Matignon susceptible d’échapper à une motion de censure. Si la gauche dénonce sa nomination comme un déni de démocratie, le Nouveau Front populaire étant arrivé en tête des législatives anticipées, le RN, premier parti politique à l’Assemblée nationale, a fait savoir qu’il ne censurerait pas le nouveau chef de gouvernement sur son seul nom.

L’Etat de la France

Le nouveau Premier ministre a encore promis aux Français « la vérité », « d’abord sur la dette financière et la dette écologique qui pèsent déjà lourdement sur les épaules de nos enfants », alors que le déficit public devrait enregistrer un nouveau dérapage en 2024. Mais aussi « la vérité sur la manière d’augmenter l’influence de notre pays en Europe, sur le rôle vital que tiennent et que jouent les acteurs du monde de l’économie, les grandes entreprises industrielles, les entreprises du monde agricole. »

« Je pense aux Français de Métropole, aux Français de l’Outre-mer, aux Français de l’étranger qui, quels qu’aient été leurs votes ou quelle que soit leur sensibilité, aujourd’hui expriment un besoin de respect, d’unité et d’apaisement. Je ferais tout pour être à la hauteur de leurs attentes et de leurs espérances », a-t-il conclu, sans avoir cité, ni remercié à aucun moment le président de la République.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier promet « des changements et des ruptures » 
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le