L’escalade de tensions entre la région catalane et le pouvoir central espagnol monte d'un cran. Les députés catalans viennent de voter en faveur de l’indépendance. Moins d'une heure plus tard, le Sénat espagnol a, lui, voté l’application de l’article 155 de la Constitution qui autorise Madrid à suspendre l’autonomie de la Catalogne.
L'article 155 stipule que « si une communauté autonome ne respecte pas les obligations qui lui sont imposées par la Constitution ou par d'autres lois, ou agit d'une manière qui porte gravement atteinte à l'intérêt général de l'Espagne, le gouvernement (...) pourra adopter les mesures nécessaires pour l'obliger à respecter les dites obligations, ou pour la protection de l'intérêt général ». Concrètement, cette mise sous tutelle permettrait à Madrid de dissoudre le Parlement catalan. Le gouvernement espagnol pourra prendre le contrôle de la police régionale, dont le chef a été mis e examen pour sédition, il pourra également prendre la main sur les médias publics afin de garantir la « transmission d’une information véridique, objective et équilibrée ».
Mariano Rajoy a réagi par un message publié sur Twitter appelant tous les Espagnols à garder leur calme. « L’état de droit sera restauré en Catalogne » a-t-il assuré.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a réagi au vote des députés catalans en faveur de l’indépendance. Via Twitter, Donald Tusk déclare que « pour l’Union européenne rien ne change. L’Espagne reste notre unique interlocuteur. J’espère que le gouvernement espagnol choisira la force des arguments et non l’argument de la force. »
Le référendum du 1er octobre sur l’indépendance de la Catalogne – interdit par le pouvoir central – avait donné lieu à des violences policières aux abords des bureaux de vote. Les forces de l’ordre étaient intervenues dans une centaine de bureaux de vote pour saisir le matériel. Une intervention qui n’a porté ses fruits puisque 2,26 millions de voix exprimées, soit un taux de participation de 42,3%, le oui à l’indépendance l’a emporté à 90 %. Ces violences ont cristallisé les tensions entre les indépendantistes et Madrid.