Avec 3 députés sortants – Sylvia Pinel, Olivier Falorni et Jeanine Dubié – le Parti radical de gauche est une force peu représentée au niveau national, mais qui peut peser, notamment dans certaines circonscriptions du Sud-Ouest de l’hexagone. Alors qu’un accord entre LFI et le Pôle écologiste a déjà été conclu dimanche soir, et que les négociations avec le PS et le PCF sont en cours, le PRG aurait pu venir compléter le quinté (peut-être) gagnant. Mais dans un communiqué, le parti de Guillaume Lacroix, qui avait soutenu Christiane Taubira dans sa tentative présidentielle, annonce avoir « voté son indépendance aux élections législatives. »
Le Comité exécutif national du PRG a en effet voté à 90,5 % « en faveur de candidatures indépendantes pour les élections législatives. » Cela veut dire que le Parti radical de gauche présentera des candidats face à ceux de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES). « Nous connaissons les conséquences que cela peut avoir en termes électoraux. C’est à mon tour d’être un peu insoumis », a expliqué Guillaume Lacroix à BFMTV.
« L’universalisme et la construction européenne ne sont pas négociables »
Le président du PRG a justifié le choix de son parti par des désaccords de fond avec les compromis programmatiques qui se dégagent de l’accord conclu avec EELV, et en négociation avec le PS et le PCF, notamment sur la laïcité et l’Europe. « La désobéissance européenne n’est pas un concept marketing, cela veut dire l’isolement de la France et des amendes à répétition payées par les Français », a précisé Guillaume Lacroix. « Pour le PRG, la laïcité, l’universalisme et la construction européenne ne sont pas négociables », affirme le communiqué du PRG.
Ainsi, les premières investitures seront annoncées vendredi 6 mai, alors que le Parti radical de gauche devrait présenter une centaine de candidats aux législatives des 12 et 19 juin prochains. Au niveau programmatique, le PRG met en avant une « retraite anticipée liée à la pénibilité », un « capital de départ » de 40 000 euros pour tous les jeunes dès 18 ans, une « taxe sur le luxe carboné », une loi sur la fin de vie et une « réforme profonde de la démocratie au sein des entreprises. » Il appelle enfin à la création d’une « maison commune de la gauche républicaine » après les législatives.