Marine Le Pen est "à côté de la plaque" avec sa proposition "illégale et inefficace" d'un moratoire complet sur l'immigration, a affirmé mardi le candidat d'En Marche! Emmanuel Macron à la présidentielle, jugeant qu'elle faisait preuve d'une "démagogie dangereuse".
"Je pense que c'est une mesure qui a vocation pour elle à se relancer dans cette campagne difficile et à faire parler d'elle. C'est une mesure qui est à la fois illégale et inefficace, donc elle ne nécessite pas beaucoup de commentaires", a déclaré M. Macron en sortant d'une visite d'usine à Bazainville (Yvelines).
"Notre pays vit aussi de l'immigration, nous accueillons des étudiants, nous accueillons des talents, nous accueillons aujourd'hui des tas de forme d'immigration qui sont parfaitement légales, ce qui est le propre d'une démocratie qui respire qui vit et qui est attractive. Donc avoir légalement un dispositif où il n'y a plus d'immigration, bon courage! Donc c'est de la démagogie dangereuse", a-t-il répliqué.
Mme Le Pen, en tassement dans les sondages, a durci lundi ses propositions sur l'immigration, en proposant d'instaurer un "moratoire immédiat sur toute l'immigration légale" si elle parvenait à l'Elysée. Ce moratoire ne durerait que "quelques semaines", a-t-elle précisé mardi.
Pour M. Macron, "le vrai sujet en France c'est d'avoir des procédures qui permettent de réduire l'immigration illégale" et de réduire le nombre de personnes "en attente de titres de séjour qui s'installent dans une vie normale et quand ils n'obtiennent pas ce titre de séjour ne sont pas expulsées ou plus expulsables".
Le candidat d'En Marche! propose dans son programme "une procédure sur le droit d'asile qui permet de tout régler en six mois" contre "un an à deux ans" actuellement, ainsi qu'une "vraie reconduite vers les pays d'origine en cas de refus" et un "vrai travail" en matière d'intégration.
"Le sujet n'est pas le sujet de l'immigration comme un grand tout parce que c'est beaucoup plus compliqué que cela. Donc Mme Le Pen une fois encore est simplement à côté de la plaque", a poursuivi l'ancien ministre de l'Economie à la fin de sa visite dans les Yvelines.