Le Pen prédit le « réveil » de l’Europe à l’image du Brexit et de Trump
La présidente du Front national français, Marine Le Pen, a prédit samedi, lors d'un congrès des droites extrêmes et populistes européennes, une...
Par Michelle FITZPATRICK
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
La présidente du Front national français, Marine Le Pen, a prédit samedi, lors d'un congrès des droites extrêmes et populistes européennes, une révolte électorale cette année en Europe lors d'une série de scrutins cruciaux.
Galvanisée par le Brexit et l'investiture vendredi de Donald Trump à la présidence américaine, Mme Le Pen a jugé qu'en 2017 les électeurs français, allemands et néerlandais pourraient "changer la face de l'Europe".
Trois votes cruciaux en Europe
AFP
"2016 a été l'année où le monde anglo-saxon s'est réveillé. 2017 sera, j'en suis sûre, l'année du réveil des peuples de l'Europe continentale", a-t-elle déclaré à Coblence, en Allemagne, lors d'une réunion de partis membres du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) du Parlement européen fondée en 2015.
"Il faut passer à l'étape suivante (...) l’étape où nous serons majoritaires dans les urnes à chaque élection", a proclamé celle qui, selon les sondages, serait au second tour de la présidentielle du printemps en France.
(g-d) Frauke Petry de l'AfD, Marine Le Pen du FN, Matteo Salvini, de la Ligue du Nord italienne, et Geert Wilders du Parti de la Liberté néerlandais réunis à Coblence en Allemagne le 21 janvier 2017
AFP
Mme Le Pen a une nouvelle fois tiré à boulets rouges sur l'euro, la "tyrannie" de l'UE, la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel et salué Donald Trump et le choix des Britanniques du Brexit.
Elle a en outre réaffirmé, en conférence de presse, sa volonté d'organiser, si elle était élue en mai, un référendum sur l'appartenance de la France à l'UE.
- 'Demain une nouvelle Europe' -
Frauke Petry de l'AfD et Marine Le Pen (FN)arrivent à une réunion à Coblence le 21 janvier 2017
AFP
Geert Wilders, chef du parti néerlandais anti-islam Parti de la liberté (PVV), lui a succédé à la tribune sur le même ton.
"Hier une nouvelle Amérique, aujourd'hui Coblence, demain une nouvelle Europe (...) nous sommes à l'aube d'un printemps patriotique", a dit celui dont la formation pourrait arriver en tête des législatives de mars.
Parallèlement, 5.000 manifestants, selon la police, ont dénoncé cette réunion. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, était présent pour une "Europe ouverte".
Des effigies en carton d'Hitler et de Mussolini notamment ont été exposées et les protestataires, réunis sous l'oeil de 1.000 policiers, ont brandi des pancartes barrées de slogans comme "celui qui dort en démocratie peut se réveiller dans une dictature".
La cheffe du parti anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD) Frauke Petry à Berlin le 19 septembre 2016
AFP/Archives
Le congrès était aussi l'occasion d'entériner un rapprochement entre le FN et l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), jeune formation populiste anti-islam et anti-élites qui est en pleine ascension électorale, surfant sur les inquiétude générées par l'arrivée de plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015.
"Il est incontestable que nous avons les mêmes visions de la liberté et de la souveraineté", a jugé la Française dans un entretien au journal Bild am Sonntag, selon des propos rapportés en allemand. "Bien évidemment chacun d'entre nous a des solutions qui sont adaptées à son propre pays. Il peut y avoir là des différences", selon elle.
Une pancarte disant "toutes les extrêmes droites sont idiotes, coupe de cheveux idiote, moustache idiote, idées idiotes" lors d'une manifestation contre une réunion des droites extrêmes européennes à Coblence le 21 janvier 2016
AFP
La figure montante de l'AfD, Frauke Petry, a aussi sonné la charge contre l'UE qui ne veut "plus de peuples, mais des populations" et réclamé "une Europe des patries libres".
L'AfD espère entrer à la chambre des députés à l'issue des législatives du 24 septembre, ce qui serait une première pour un tel parti depuis la chute du nazisme.
- 'Contre-sommet' européen -
La réunion de Coblence, présentée par ses organisateurs comme un "contre-sommet" européen, a été l'occasion pour ces partis de mettre en avant les thèmes qui les rapprochent. Des responsables de formations souverainistes d'Italie, d'Autriche, de Belgique, ou encore de République tchèque étaient également présents.
Pour l'expert du Fond Marshall en Allemagne, Timo Lochocki, ce congrès est destiné "à attirer l'attention des médias", plus qu'à fonder les contours d'une base programmatique commune.
Au sein même de l'AfD, des cadres se sont désolidarisés de la participation de Mme Petry en raison de la présence de Marine Le Pen.
Le gouvernement de François Bayrou a survécu à deux motions de censures, déposées par La France insoumise sans le soutien des députés socialistes. Sur le plateau de Parlement Hebdo, Aurélie Trouvé accuse le PS d’ « offrir un boulevard au gouvernement pour aller vers les idées de l’extrême droite ».
Auprès de Public Sénat, le chef de file des sénateurs socialistes se réjouit de la rupture entre le PS et LFI. Après des semaines de tension entre les deux partis, la diffusion d’une image dénonçant une alliance entre Olivier Faure et Marine le Pen, quelques heures après l’échec de la motion de censure portée par LFI, achève de mettre le feu aux poudres au sein du NFP.
Invité dans la matinale de Public Sénat, Marc Fesneau est revenu sur le non-vote de la motion de censure et appelle à la prudence. Cette première étape franchie par François Bayrou n’efface d’après lui pas la menace du « chaos. »
Le ministre de l’Intérieur, devenu l’homme fort du gouvernement, est de plus en plus proche d’une nouvelle candidature pour prendre la tête des LR. Il vient contrecarrer les ambitions de Laurent Wauquiez, au risque de relancer la guerre des chefs à droite, avec 2027 dans le viseur.