On ignorait encore si le gouvernement prévoyait un quatrième projet de loi de finances rectificative (PLFR) à la fin du mois d’août pour mettre en œuvre le plan de relance de 100 milliards d’euros, promis par Emmanuel Macron. Ce ne sera pas le cas, a annoncé Bruno Le Maire devant les sénateurs ce jeudi 16 juillet, à l'ouverture des débats sur le PLFR 3 au Sénat. Il « figurera dans le projet de loi de finances pour 2021, il n'y aura donc pas de 4e projet de loi de finances rectificative ». Or, les projets de loi de finances sont étudiés chaque année par le Parlement à partir du mois d'octobre, et ne sont adoptés qu'au mois de décembre.
La veille, en commission des finances, le rapporteur général du budget, le sénateur (LR) Albéric de Montgolfier, regrettait ce contretemps de plusieurs mois, et s'inquiétait de l'absence de mesures de relance dans le troisième budget d'urgence (relire notre article). « La relance c'est maintenant », a au contraire estimé Bruno Le Maire, ce jeudi après-midi. « La relance a commencé le 16 mars et n'a jamais cessé, puisque depuis le premier jour nous avons dû répondre massivement et rapidement à l'urgence économique. Cette relance a continué en avril, avec un deuxième projet de loi de finances rectificative, elle continue aujourd'hui avec ce 3e projet de loi de finance rectificative. »
Peut-on considérer le chômage partiel, le fonds de solidarité pour les petites entreprises ou encore les prêts garantis par l'Etat comme des mesures de relance ? Au mois de juin, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, avait défendu le contenu du troisième projet de loi de finances rectificative, lors des questions au gouvernement. « Avant de mettre en place ce plan de relance, il faut stabiliser notre économie et disposer d'une vision claire de l'économie mondiale », avait-elle argumenté, laissant entendre que les deux premiers budgets d'urgence n'était pas stricto sensu des mesures de relance.
Pour Bruno Le Maire, le choix du gouvernement comporte plusieurs avantages. « Nous avons privilégié la simplicité, la cohérence, la rapidité, en inscrivant toutes ces nouvelles mesures dans le projet de loi de finances 2021 avec un seul objectif : répondre le plus vite possible aux entreprises, aux filières industrielles et aux salariés qui s'inquiètent pour leur emploi », selon lui. Un point de vue qui risque de ne pas convaincre au Sénat.