« Nous avons été stupéfaits que le préfet de police, que des ministres, la première d’entre elles, aient pu justifier ce laisser faire. » Le sénateur socialiste de Paris, David Assouline, ne décolère pas après le défilé de manifestants d’ultra-droite dans le sixième arrondissement de Paris le samedi 6 mai. Des centaines de personnes masquées, exhibant des drapeaux noirs marqués de la croix celtiques, ont manifesté pour célébrer le 29e anniversaire de la mort de Sébastien Deyzieu, un militant d’extrême droite proche de l’ex-GUD (Groupe union défense).
Son ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin a dû réagir face à la polémique montante. Il a annoncé, devant les députés, avoir demandé aux préfets d’interdire à l’avenir toutes les manifestations de l’ultradroite. David Assouline l’a alors « remercié » pour avoir « recadré » son propre gouvernement. Le même jour, Élisabeth Borne s’est dite choquée par la manifestation, tout en soulignant qu’il « n’y avait pas de motif pour interdire cette manifestation ».
« Comptez-vous engagez des poursuites pour reconstitution de ligue dissoute ? »
« Choqué » par le maintien samedi dernier de ce rassemblement de militants « appelant explicitement à la haine raciste et antisémite », le parlementaire a demandé ce 10 mai au gouvernement de dissoudre l’organisation néofasciste, qui s’est réactivée en 2022. Et de demander également : « Comptez-vous engagez des poursuites pour reconstitution de ligue dissoute ? »
Prenant la parole pour le compte du ministère de l’Intérieur, la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté Sonia Backès affirme en réponse que la « main du gouvernement, de manière solidaire, ne tremble pas quand il s’agit de combattre l’ultradroite ». Dans la foulée de l’instruction transmise aux préfets, elle a précisé qu’un rassemblement prévu à Paris « dimanche prochain » allait être frappé d’interdiction. « Une manifestation en hommage à Jeanne d’Arc, à Opéra, portée par des groupuscules d’ultradroite, sera interdite par la préfecture de police », a-t-elle annoncée. Ce rendez-vous a notamment été organisé à l’appel du mouvement royaliste Action française.