Le préfet des Pays de la Loire convoqué par Castaner après des propos critiques sur la PMA
Christophe Castaner a convoqué mercredi matin le préfet des Pays de la Loire pour le rappeler à "ses obligations" après des...

Le préfet des Pays de la Loire convoqué par Castaner après des propos critiques sur la PMA

Christophe Castaner a convoqué mercredi matin le préfet des Pays de la Loire pour le rappeler à "ses obligations" après des...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Christophe Castaner a convoqué mercredi matin le préfet des Pays de la Loire pour le rappeler à "ses obligations" après des propos critiques sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, mesure phare du projet de loi bioéthique, a-t-on appris dans l'entourage du ministre de l'Intérieur.

"Le ministre a convoqué ce matin le préfet d'Harcourt au ministère de l'Intérieur pour entendre ses explications et lui rappeler ses obligations", a déclaré à l'AFP un proche du ministre.

Selon le site d'investigation en ligne Médiacités, le préfet de région Claude d'Harcourt a publiquement exprimé des réserves sur le projet de loi lundi soir lors de ses vœux au monde économique et aux forces vives des Pays de la Loire.

"Le projet de loi bioéthique porte une rupture anthropologique majeure", a déclaré M. d'Harcourt cité par Médiacités.

"À titre personnel, je ne suis pas sûr que cette loi favorise les repères auxquels aspirent nos concitoyens", aurait-il ajouté toujours selon le site d'investigation nantais.

Selon une source proche du dossier, le préfet a reconnu avoir tenu de tels propos lors de son entretien, mercredi matin, avec le ministre de l'Intérieur.

M. Castaner y a vu une "faute" et a demandé au préfet d'Harcourt de réagir dans la journée, a complété cette source.

Le préfet a reconnu, mercredi après-midi dans un communiqué de la préfecture, une expression "inadéquate".

"S’agissant du projet de loi bioéthique, il reconnait que son expression, même s’il a pris soin de préciser qu’il s'agissait de son opinion personnelle, dès lors qu’elle était publique, était inadéquate", est-il écrit dans ce communiqué.

Le préfet s'explique aussi sur "les termes de lassitude et d’impuissance" qu’il a par ailleurs employés lors de ce discours et qui "ne s’appliquaient pas à l'action publique elle-même, mais au sentiment éprouvé par une partie des forces vives locales après une année 2019 difficile, notamment sur le plan de l'ordre public".

"Il a eu ce matin l’occasion de fournir ces explications au ministre de l’Intérieur, qui lui a rappelé ses obligations", ajoute la préfecture dans ce communiqué.

Michelle Meunier, porte-parole du groupe socialiste au Sénat, a exprimé mercredi "son indignation" après les propos du préfet qui "est sorti de son droit de réserve" selon elle. "Clairement un agent de l'Etat se doit de respecter son droit de réserve", a-t-elle ajouté.

"Il a tout à fait le droit d'avoir sa conception, mais lorsqu'il exerce une mission officielle, il se doit de représenter le gouvernement. Il ne peut pas dire le contraire de ce que disent Nicole Belloubet ou Agnès Buzyn dans le même temps devant le Sénat", a renchéri Jean-Pierre Sueur, sénateur PS.

Le Sénat, à majorité de droite, a entamé mardi l'examen du projet de loi bioéthique dont la mesure emblématique est l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. Celle-ci a franchi une étape supplémentaire mardi soir à la Haute Assemblée avec le rejet de plusieurs amendements qui entendaient la supprimer du texte.

Le préfet Claude d'Harcourt avait précédemment été mis en cause pour sa gestion du maintien de l'ordre lors de la dernière Fête de la musique à Nantes, lors de laquelle Steve Maia Caniço, 24 ans, s'était noyé dans la Loire en marge d'une intervention policière controversée, au bord d'un quai.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le préfet des Pays de la Loire convoqué par Castaner après des propos critiques sur la PMA
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Le préfet des Pays de la Loire convoqué par Castaner après des propos critiques sur la PMA
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le