Le premier gouvernement de Macron au centre des spéculations
Quel Premier ministre? Qui choisir pour composer un gouvernement de recomposition politique? Les spéculations allaient bon train lundi sur les...
Par Marc PRÉEL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Quel Premier ministre? Qui choisir pour composer un gouvernement de recomposition politique? Les spéculations allaient bon train lundi sur les options d'Emmanuel Macron pour la mise en place de son exécutif, avec en vue la bataille des législatives.
DES PRISES CHEZ LR?
Régulièrement accusé à droite d'être l'héritier de François Hollande et du quinquennat socialiste, Emmanuel Macron a limité les arrivées à gauche et privilégié les personnalités du centre et de la droite. En faisant entrer au gouvernement des LR, il couperait l'herbe sous le pied au parti qui menace le plus son rêve d'une future majorité absolue.
L'ancien ministre LR Bruno Le Maire a confirmé lundi avoir été en contact avec M. Macron et être ouvert à l'idée de travailler avec lui.
"Le Maire est courageux, parce qu'il ouvre une brèche, que d'autres n'osent pas franchir alors que beaucoup y pensent", résume un proche d'un de ceux tentés par l'aventure macroniste.
"Xavier Bertrand serait idéal", notamment pour Matignon, juge un ténor de la droite. "Mais il ne partira pas sans rien. Il pense que c'est le parti qui prime et il hésite".
Christian Estrosi, président de Provence-Alpes-Côte d'Azur, le 5 mai 2017 à Paris
AFP
En démissionnant lundi soir de la région Paca pour redevenir maire de Nice, Christian Estrosi, a également relancé les spéculations sur son éventuelle nomination. Le député-maire juppéiste du Havre Edouard Philippe, et le député de Seine-et-Marne Franck Riester, proche de M. Le Maire, sont cités comme possibles entrants. Nathalie Kosciusko-Morizet assure, elle, qu'elle dira "non".
MATIGNON, LE CASSE-TETE
Emmanuel Macron, qui affirme avoir choisi son chef de gouvernement, ne veut rien annoncer avant la passation de pouvoirs, désormais officiellement programmée dimanche.
Son premier lieutenant, le député PS et secrétaire général d'En Marche! Richard Ferrand, a l'avantage de la loyauté, mais n'a pas d'expérience gouvernementale. Autre socialiste Jean-Yves Le Drian fêtera ses 70 ans en juin et est un proche de toujours de François Hollande, épouvantail pour la droite. M. Macron le verrait bien prolonger à la Défense. Le Quai d'Orsay est aussi une option.
François Bayrou, président du MoDem, le 7 mai 2017 à Paris
AFP
Le principal soutien politique du président élu, le président du MoDem François Bayrou, incarne le positionnement centriste et l'expérience. Sa nomination est "plausible", selon son entourage. Mais à 66 ans, lui aussi est un repoussoir pour beaucoup d'électeurs de droite, qui considèrent qu'il a trahi son camp. A 66 ans lui aussi, Jean-Louis Borloo (UDI) coche également la case "centrale", mais son inimitié avec M. Bayrou est notoire et il a été un des principaux ministres de Nicolas Sarkozy.
LE SERAIL POLITIQUE
Emmanuel Macron a donné quelques pistes: d'une part "des femmes et des hommes qui ont de l’expérience politique, mais une crédibilité dans le domaine choisi".
Allié d'En Marche!, le MoDem vise entre 3 et 5 membres de gouvernement. Marielle de Sarnez a une place acquise, selon plusieurs sources. Le nom de l'eurodéputée Sylvie Goulard revient régulièrement.
Côté socialistes, le porte-parole de la campagne Christophe Castaner, 51 ans, est souvent cité. Le nom de l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, 67 ans, revient pour la Justice ou la Culture.
Côté écologistes, sont évoqués Corinne Lepage, François de Rugy voire Barbara Pompili. Anne-Marie Idrac ou Renaud Dutreil sont cités chez les ralliés de droite.
Premier parlementaire LR à avoir rallié Macron, Jean-Baptiste Lemoyne "sera récompensé", assure une source MoDem.
SOCIETE CIVILE ET NOUVEAUX VISAGES
M. Macron veut également faire "monter" des "femmes et des hommes qui viennent de la société civile, mais qui ont une légitimité dans le champ qui est le leur".
Les économistes Jean Pisani-Ferry, Philippe Martin ou Marc Ferracci ont été les têtes pensantes du programme économique. Autres figures d'En Marche!: le spécialiste de l'action sociale Jean-Marc Borello, l'ex-cadre dirigeant de Bouygues Telecom, Didier Casas, ou la communicante Axelle Tessandier, l'avocate Laetitia Avia ou encore la multicartes Marlène Schiappa.
Côté diplomatie, M. Macron est notamment conseillé par l'ambassadeur de France à Washington Gérard Araud et celui à l'ONU François Delattre, mais il a appelé à ne pas en tirer de conclusion.
Le candidat d'En Marche! est également entouré de conseillers très diplômés, trentenaires ou jeunes quadras: Ismaël Emelien, Benjamin Griveaux, Stéphane Séjourné, Sophie Ferracci, Pierre-Olivier Costa, David Amiel, Julien Denormandie ou encore Sylvain Fort.
A la sortie des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le ministre de l’Europe, Benjamin Haddad est revenu sur l’ébauche d’un accord de cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie négociée sous l’égide des Etats-Unis. Il rappelle le rôle de l’UE dans les négociations avec l’arrivée de Volodymyr Zelensky ce mercredi à Paris pour un sommet sur le soutien européen.
« Je regrette que la loi actuelle ne soit pas appliquée correctement. Elle suffit en tant que telle. Et ce n’est pas moi qui le dis. C’est le rapporteur LR du Sénat, Francis Szpiner », souligne le président du groupe PS du Sénat, au sujet de la proposition de loi de l’ex-premier ministre, qui vise à durcir la législation sur les mineurs délinquants.
Invitée de la matinale de Public Sénat, Sophie Primas a annoncé que le débat sur l’identité nationale, voulu par François Bayrou, sera lancé « début avril ».
Ce mercredi, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement était l’invitée de la matinale de Public Sénat. L’ancienne sénatrice est revenue sur ses propos sur le racisme anti-Blancs prononcés dimanche sur Cnews.