Le président devant le Congrès, une possibilité depuis 2008
Emmanuel Macron revient devant le Congrès à Versailles un an après avoir usé pour la première fois de cette possibilité offerte...

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Emmanuel Macron revient devant le Congrès à Versailles un an après avoir usé pour la première fois de cette possibilité offerte...
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Emmanuel Macron revient devant le Congrès à Versailles un an après avoir usé pour la première fois de cette possibilité offerte depuis 2008 au chef de l'Etat par la Constitution.

Avant lui, Nicolas Sarkozy en 2009 et François Hollande en 2015 avaient également pris la parole devant l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en ces lieux.

Lors de sa campagne, M. Macron avait proposé qu'une telle adresse présidentielle ait lieu tous les ans, pour fixer le cap du gouvernement, à l'image du discours sur l'état de l'Union aux Etats-Unis, généralement prononcé en janvier ou février par le président américain devant la Chambre des représentants, le Sénat, les juges à la Cour suprême et d'autres dignitaires du pays.

Le 3 juillet 2017, M. Macron s'était exprimé la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe devant le Parlement. Il avait promis un "changement profond" via des réformes incluant notamment une réduction d'un tiers du nombre des parlementaires, la suppression de la Cour de Justice de la République (CJR) ou encore des "mesures renforcées" contre le terrorisme. "Ce que nous avons à accomplir, c'est une véritable révolution", avait lancé le chef de l'Etat.

Depuis la révision constitutionnelle de 2008, l'article 18 de la Constitution donne au président de la République cette possibilité de s'adresser directement au Congrès. Auparavant, le chef de l'Etat ne pouvait y communiquer que par la voie de messages lus.

Adoptée avec une seule voix d'avance, et combattue par la gauche alors que François Hollande était premier secrétaire du PS et Nicolas Sarkozy chef de l'Etat, la réforme ne prévoit en revanche pas de débat en présence du président, et pas de vote.

Le 22 juin 2009, le président Sarkozy avait annoncé devant le Congrès un remaniement de l'équipe dirigée par François Fillon et le lancement d'un emprunt pour financer les mesures gouvernementales à venir.

Surtout, attendu sur le dossier des retraites, il avait assuré que le gouvernement "prendrait ses responsabilités" à la "mi-2010", ouvrant la porte à un relèvement de l'âge légal de la retraite.

Six ans plus tard, le 16 novembre 2015, François Hollande à son tour président, vient s'exprimer devant le Congrès afin de "rassembler la nation" après "l'épreuve" des attentats du 13 novembre à Paris, les plus meurtriers connus en France (130 morts et plus de 300 blessés).

"Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité", déclare-t-il notamment ce jour là, pensant alors qu'une réforme de la Constitution "permettrait aux pouvoirs publics d'agir, conformément à l'Etat de droit, contre le terrorisme de guerre".

Le président Hollande est ovationné debout à l'issue de son discours de près d'une heure, avant de chanter la Marseillaise avec les parlementaires présents dans l'hémicycle.

Controversée jusque dans les rangs socialistes et objet de multiples rebondissements, la déchéance de la nationalité n'a finalement jamais vu le jour.

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