Le président du groupe PS du Sénat, Didier Guillaume, démissionne et arrête la politique
Le président du groupe PS avait été au centre de plusieurs crises internes au groupe, qui l’avaient affaibli, en raison de son positionnement constructif à l’égard d’Emmanuel Macron. Il était à la tête des sénateurs PS depuis 2014.

Le président du groupe PS du Sénat, Didier Guillaume, démissionne et arrête la politique

Le président du groupe PS avait été au centre de plusieurs crises internes au groupe, qui l’avaient affaibli, en raison de son positionnement constructif à l’égard d’Emmanuel Macron. Il était à la tête des sénateurs PS depuis 2014.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Surprise, le président du groupe PS du Sénat, Didier Guillaume, annonce ce mardi matin sa démission et sa décision de « quitter la vie politique ». « J’ai toujours pensé, et dit, qu’il existait une vie avant et après la politique » affirme le sénateur de la Drôme dans un texte publié sur son compte Facebook. « A 58 ans, après une carrière politique de près de 30 ans, il compte changer d'horizon et se lancer dans un nouveau défi professionnel » affirme Le Dauphiné, qui a révélé l’information. Selon le Midi Olympique, Didier Guillaume pourrait prendre la présidence du groupement d’Intérêt public qui organisera la coupe du monde du rugby en 2023.

Elu pour la première fois en 1983, il a « été neuf ans Maire de Bourg-de-Péage, puis onze ans président du Département de la Drôme et neuf ans sénateur » rappelle Didier Guillaume, à l’origine agent du Trésor. De 1998 à 2002, il a été conseiller politique du ministre de l'Agriculture, Jean Glavany.

Proche de l’ancien président PS du Sénat Jean-Pierre Bel, il en a été le premier vice-président à la Haute assemblée. Succédant à François Rebsamen, il avait pris la tête du groupe PS du Sénat en 2014, « une tâche essentielle et compliquée dans un quinquennat turbulent » souligne-t-il aujourd’hui. Il a longtemps été étiqueté hollandais, avant d’être le directeur de campagne de Manuel Valls pour la primaire PS de 2016.

Affaibli au sein du groupe PS

Mêlant camaraderie socialiste, voix forte et sens politique, il était apprécié au groupe. Mais sa réélection à la tête des sénateurs sociaslites, fin septembre, avait été la source de tensions en raison de son positionnement constructif à l’égard d’Emmanuel Macron. Cette réélection dès le premier tour cachait en réalité un affaiblissement en interne. Il ne l’avait emporté que d’une voix de plus que la majorité (36 voix sur 70), dans un groupe peu habitué aux divisions jusque-là. L’ex-ministre Laurence Rossignol avait rassemblé 22 voix et Martial Bourquin, sénateur du Doubs, 12 voix.

La position de Didier Guillaume était devenue difficile dans ce groupe où l’équilibre politique avait été déplacé sur la gauche, après le départ des macronistes pour le groupe LREM et l’élection de sénateurs défendant une ligne d’opposition à Emmanuel Macron. Une nouvelle crise n’a pas tardé à venir, quand il félicite sur Twitter le socialiste Olivier Dussopt pour sa nomination au gouvernement. Les tensions internes sont fortes mais le groupe arrive à maintenir sa cohésion au nom de l’unité.

Le secrétaire d’Etat a d’ailleurs salué aujourd’hui Didier Guillaume sur le réseau social : « La politique perd un grand homme, un parlementaire de qualité. Je salue le parcours, les combats et les valeurs d’un ami, d’un compagnon qui m’a toujours soutenu ».

« L’engagement politique a des exigences qui nécessitent un investissement total »

« Je garde également ma fidélité au Sénat et à ce que permet le bicamérisme dans notre pays : un équilibre dans la fabrique de la loi et dans la représentation des Français. A trop vouloir aligner le Sénat sur l’Assemblée, on oublie parfois de considérer ce que l’Assemblée pourrait apprendre du Sénat » affirme Didier Guillaume.

« J’ai toujours accompli mes fonctions en étant exclusivement guidé par l’intérêt général. L’engagement politique a des exigences qui nécessitent un investissement total, une présence continue et un travail quotidien » ajoute-t-il, comme s’il n’avait peut-être plus, aujourd’hui, ce ressort indispensable. « Je crois avoir répondu à ces exigences et je ne regrette rien. J’ai beaucoup donné et j’ai en retour énormément reçu, car la vie politique permet aussi de belles rencontres ». Didier Guillaume les fera maintenant ailleurs.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le président du groupe PS du Sénat, Didier Guillaume, démissionne et arrête la politique
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le

SIPA_01212671_000009
7min

Politique

Supprimer les avantages des anciens Premiers ministres : la mesure déjà adoptée au Sénat contre l’avis du gouvernement

Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.

Le

Paris : Preparations for the handover ceremony of the new Prime minister
3min

Politique

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?

Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.

Le