Le président français Emmanuel Macron en première ligne au sommet du G7
Vingt jours après son élection, le président français Emmanuel Macron rejoint le club du G7, en première ligne face à l'Américain Donald Trump...
Par Laurence BENHAMOU
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Vingt jours après son élection, le président français Emmanuel Macron rejoint le club du G7, en première ligne face à l'Américain Donald Trump lors d'un sommet compliqué qui lui donne l'occasion de se forger une stature internationale.
Après le sommet de l'Otan à Bruxelles, le président français a atterri jeudi minuit avec son épouse Brigitte en Sicile, au sud de l'Italie, où, en plus des réunions des Sept il devait rencontrer vendredi en tête-à-tête cinq dirigeants : Theresa May (Grande-Bretagne), Justin Trudeau (Canada), Mahamadou Issoufou (Niger), Béji Caïd Essebsi (Tunisie) et Shinzo Abe (Japon).
Emmanuel Macron en compagnie du Premier ministre canadien Justin Trudeau au G7 à Taormina en Italie, le 26 mai 2017
POOL/AFP
Parcourant à pied la rue principale de Taormina, il est apparu très souriant et détendu aux côtés de ses collègues, saluant les rares habitants de cette station balnéaire ayant décidé de rester chez eux en dépit de mesures drastiques de sécurité.
Mais au-delà des poignées de main, des sourires et des accolades, ce G7 est aussi un défi pour le nouveau président, qui a dû prendre le train en marche, les préparatifs ayant débuté en janvier. Son "sherpa" chargé de cette préparation, Philippe Etienne, un diplomate de carrière chevronné, a pris le relais de celui de François Hollande, Jacques Audibert.
Cette arrivée tardive est d'autant plus délicate que ce G7 s'annonce plus compliqué que les précédents.
"Généralement le communiqué final est prêt à l'avance. Mais pas cette fois, à cause de l'incertitude de la position américaine sur le climat et le commerce international. Les sherpas continueront à négocier sur place jusqu'à samedi", a expliqué la délégation française.
Le président américain Donald Trump glissant un mot à l'oreille d'Emmanuel Macron au G7 à Taormina en Italie, le 26 mai 2017
POOL/AFP
Paris, avec d'autres pays européens, cherche à éviter un texte final mentionnant à peine le climat et les Accords de Paris, ce qui serait considéré comme un recul.
- 'La réponse de la France' -
Mais les G7 ont un autre enjeu: c'est l'une des rares occasions où les dirigeants du monde se rencontrent physiquement et peuvent se mesurer, échanger, créer des liens.
Et le président français s'est déjà fait un ami en la personne du Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Donald Tusk, Theresa May, Donald Trump, Angela Merkel, Shinzo Abe, Justin Trudeau, Emmanuel Macron, Jean-Claude Juncker et Paolo Gentioloni, réunis au G7 à Taormina, en Italie, le 26 mai 2017
POOL/AFP
"Assis à la même table qu'Emmanuel Macron pour la première fois, nous parlons emploi, sécurité et climat, j'ai hâte d'avoir d'autres conversations, mon ami", a affirmé sur Twitter M. Trudeau, lui aussi né dans les années 1970.
Emmanuel Macron a lui-même twitté des images des deux hommes devisant, tout sourire, sous une petite brise au milieu des fleurs sur fond de mer Méditerranée.
De quoi faire fondre internet, où les commentaires ont fleuri sur cette apparente "bromance", ou romance fraternelle, entre deux dirigeants considérés comme parmi les plus photogéniques du moment.
Arrivé au pouvoir en un an, à 39 ans, M. Macron suscite incontestablement la curiosité de ses pairs.
"Pour lui, ce sera trois jours de conquête, pour séduire, convaincre, montrer qui il est, ce qu'il veut faire. C'est une occasion en or d'avoir toutes ces échéances très rapprochées, Otan et G7, et il reçoit (le président russe Vladimir) Poutine après à Versailles", a expliqué Jacques Audibert jeudi sur une chaîne de télévision.
"Les chefs d'Etat et de gouvernement adorent ces réunions où ils peuvent discuter entre eux, seuls, jusque tard dans la nuit, ce qu'ils ne peuvent jamais faire dans les grandes réunions", raconte-t-il.
Emmanuel Macron est scruté car son élection est "la réponse de la France, une réponse d'ouverture, dynamique, le contraire de ce que les gens craignaient" en cas de victoire de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen à la présidentielle, selon l'ex-conseiller.
Et avec l'irruption parfois musclée de Donald Trump sur la scène internationale, les petits gestes comptent aussi. Les poignées de mains viriles entre MM. Trump et Macron jeudi à Bruxelles ont été très largement relayées sur les réseaux sociaux.
La presse italienne a même fait cette semaine d'Emmanuel Macron "l'antidote" au président américain, sa victoire en France ayant été vue comme un coup d'arrêt à la vague populiste qui semblait tout emporter sur son passage après le Brexit en Grande-Bretagne et l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
En mobilisant ses troupes ce week-end, le candidat à la présidentielle rappelle qu’il est déjà tourné vers 2027, tout en marquant sa différence, quitte à sérieusement prendre ses distances avec François Bayrou. Un tour de chauffe à destination aussi des militants.
A quelques jours du verdict dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, le Conseil constitutionnel se prononce sur une question prioritaire de constitutionnalité en lien avec les peines d’inéligibilité. Si la décision pourrait influencer les magistrats, le lien avec l’affaire concernant Marine Le Pen n’est pas évident.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier revient sur les moyens de financer une augmentation du budget de la défense. Cette dernière plaide pour un recours à l’impôt plutôt qu’à une réduction des dépenses sociales.
Alors que la droite et Renaissance n’ont pas officiellement désigné de prétendant à la mairie de Paris, le sénateur LR de Paris Francis Szpiner a déclaré sa candidature ce jeudi. Incertains sur le cas Rachida Dati, sur les relations avec le camp présidentiel et même sur le mode de scrutin, la droite parisienne temporise à un an du scrutin.