Le PS et le M1717 lancent leurs consultations citoyennes

Le PS et le M1717 lancent leurs consultations citoyennes

Coïncidence ? Le PS et le "Mouvement du 1er juillet" de Benoît Hamon ont lancé chacun lundi une grande consultation auprès de...
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Par Stéphanie LEROUGE

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Coïncidence ? Le PS et le "Mouvement du 1er juillet" de Benoît Hamon ont lancé chacun lundi une grande consultation auprès de leurs militants et sympathisants, à l'heure où le second semble vouloir arracher au premier le leadership sur la gauche de gouvernement.

Membre de la direction collégiale provisoire du PS, Isabelle This Saint-Jean a détaillé lundi à Solférino les "Forums de la refondation" organisés par le parti, en amont du congrès de février/mars.

Au programme: une consultation internet autour de cinq questions (sur les valeurs et l'identité des socialistes, les défis que doivent affronter la France et le PS, la "conquête et l'exercice du pouvoir"...), des rendez-vous dans les fédérations, et une série de rencontres thématiques au siège du parti. Une première "réunion de restitution" de ces débats aura lieu le 9 décembre.

Benoît Hamon a présenté dans le Monde et à France Inter sa démarche qui doit déboucher les 2 et 3 décembre sur un "grand moment de fondation", au cours duquel seront fixés l'identité et la stratégie du mouvement.

Le questionnaire du M1717 compte 44 questions, portant aussi bien sur le fond que sur l'organisation interne et le positionnement de cette nouvelle formation politique.

Par exemple: le M1717 a-t-il vocation à "présenter des candidats aux élections et exercer le pouvoir" ? Doit-il défendre le "principe d'une grande maison commune" de la gauche ? "Jugez-vous prioritaire de bâtir une nouvelle alliance progressiste en Europe ?". Les internautes sont aussi invités à proposer un nouveau nom pour le mouvement.

Selon M. Hamon, "plusieurs milliers" de personnes avaient déjà répondu lundi vers 17H00.

- +Pas un gourou+ -

Le lancement de ces consultations intervient alors que Benoît Hamon semble se poser de plus en plus ouvertement en concurrent du PS qu'il a quitté le 1er juillet, après trente ans de militantisme.

Jeudi à Grenoble, il a revendiqué "près de 30.000" adhérents à son mouvement, assurant pouvoir "bientôt passer devant" devant son ancien parti (qui en compte officiellement 90.000, moitié moins selon des sources officieuses).

Sur France Inter, M. Hamon a redit sa conviction que le "socialisme ne s'épanouit plus dans le Parti socialiste". "Ce qui est frappant, c'est l'épuisement de la sociale-démocratie partout en Europe", a-t-il souligné, appelant à l'élaboration d'un "nouveau projet politique" prenant en compte "l'impératif écologique", la "raréfaction" du travail, et la "question démocratique".

Au PS, la démarche de M. Hamon ne semble pas inquiéter outre-mesure.

"Les résultats de Benoît Hamon parlent pour lui (...) Je ne crois pas en son avenir politique", avait tranché début octobre l'ex-premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

"Je suis frappé qu'il n'y ait pas plus de gens qui le suivent", remarque l'ancien député Philippe Doucet (droite du PS).

De fait, les proches de Benoît Hamon sont encore peu nombreux à avoir quitté le parti : les anciens députés Pascal Cherki et Barbara Romagnan, quelques "hamonistes" élus au conseil régional d'Ile-de-France...

Poussée vers la sortie par sa fédération, l'ancienne porte-parole de Benoît Hamon à la présidentielle, Aurélie Filippetti, tourne le regard non vers le M1717, mais vers Diem25, le mouvement européen de l'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.

Le bras droit de M. Hamon, Guillaume Balas, "réfléchit" toujours à la question.

Auprès du Monde, M. Hamon récuse l'idée qu'il serait "isolé" mais tend la main vers ses "amis" restés au parti. "Chacun doit prendre ses risques. Je ne suis pas un gourou. Certains veulent attendre le Congrès en pariant sur des jours meilleurs à venir. J'ai connu ce supplice de l'espérance... Ce cadre-là n'est plus le bon, même si j'ai un immense respect pour le PS et pour ses militants", dit-il.

Lundi soir, Isabelle This Saint-Jean a "regretté" que le M1717 soit "en train de se transformer en un parti" critiquant "une aventure personnelle qui fragilise la gauche".

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