Cela faisait longtemps. A quelques heures du vote de la motion de censure du gouvernement Bayrou, le Parti socialiste était au centre de l’attention politique. Plusieurs jours de discussions internes avaient abouti à un ultime Bureau national au sein duquel, la position du PS a été arrêtée. 53 votes contre la censure, 10 votes pour la censure, et 2 abstentions.
« C’est une épreuve pour le parti socialiste. Il faut qu’elle passe vite »
Un peu plus tôt dans la matinée, le président du groupe socialiste du Sénat, Patrick Kanner avait dédramatisé l’enjeu du vote de cette motion de censure spontanée, déposée par les députés LFI Un « vote de posture », selon lui « puisque comme le RN ne la votera pas, le gouvernement ne va pas tomber aujourd’hui ». Néanmoins, les élus socialistes se sont divisés sur la position à adopter. Après des jours de négociations le PS a obtenu de la part du Premier ministre, l’abandon des 4 000 suppressions de postes prévues à l’Education nationale, l’abandon du projet d’allongement des jours de carence et une concertation autour de la réforme des retraites qui devrait revenir devant le Parlement quelle que soit son issue. « C’est une épreuve pour le parti socialiste. Il faut qu’elle passe vite. Nous étions face à un dilemme. Le nouveau Premier ministre a décidé de faire avec la gauche de gouvernement. Jour après jour, heure après heure, notre négociation a porté ses fruits », se félicitait ce matin, Patrick Kanner.
Alors que les groupes communistes et écologistes voteront la motion de censure, pour La France Insoumise, les socialistes, « se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire ». « La vie politique est binaire : si on ne vote pas la censure, on est dans le soutien au gouvernement », a estimé le coordinateur national de LFI Manuel Bompard, qui défend la motion de censure.
Le PS ne veut pas céder au « chantage » de LFI
Jean-Luc Mélenchon a lui aussi prévenu : « Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent de l’accord du NFP donc on met des options sur leur circonscription », à savoir présenter des candidats insoumis face à eux.
Les Insoumis sont dans une logique de menace. Ils veulent nous tenir en laisse. Ça doit nous faire ni chaud ni froid. On peut imaginer Jean-Luc Mélenchon dire : le NFP, c’est moi ! Est-ce qu’on doit céder à ce type de chantage ? la réponse est non », réagit Patrick Kanner qui considère pour autant que « le Nouveau Front Populaire n’est pas fracturé ».