SIPA_01191020_000053

Le PS ne votera pas la censure du gouvernement Bayrou

Le bureau national du Parti socialiste a finalement décidé de ne pas censurer le gouvernement Bayrou lors d’un Bureau national tenu à la mi-journée. Plusieurs députés socialistes pourraient faire fi de la consigne. Au Sénat, le chef de file du groupe PS, Patrick Kanner ne souhaite pas que cette séquence fracture son parti. « C’est une épreuve. Il faut qu’elle passe vite ».
Simon Barbarit

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Cela faisait longtemps. A quelques heures du vote de la motion de censure du gouvernement Bayrou, le Parti socialiste était au centre de l’attention politique. Plusieurs jours de discussions internes avaient abouti à un ultime Bureau national au sein duquel, la position du PS a été arrêtée. 53 votes contre la censure, 10 votes pour la censure, et 2 abstentions.

« C’est une épreuve pour le parti socialiste. Il faut qu’elle passe vite »

Un peu plus tôt dans la matinée, le président du groupe socialiste du Sénat, Patrick Kanner avait dédramatisé l’enjeu du vote de cette motion de censure spontanée, déposée par les députés LFI Un « vote de posture », selon lui « puisque comme le RN ne la votera pas, le gouvernement ne va pas tomber aujourd’hui ». Néanmoins, les élus socialistes se sont divisés sur la position à adopter. Après des jours de négociations le PS a obtenu de la part du Premier ministre, l’abandon des 4 000 suppressions de postes prévues à l’Education nationale, l’abandon du projet d’allongement des jours de carence et une concertation autour de la réforme des retraites qui devrait revenir devant le Parlement quelle que soit son issue. « C’est une épreuve pour le parti socialiste. Il faut qu’elle passe vite. Nous étions face à un dilemme. Le nouveau Premier ministre a décidé de faire avec la gauche de gouvernement. Jour après jour, heure après heure, notre négociation a porté ses fruits », se félicitait ce matin, Patrick Kanner.

Alors que les groupes communistes et écologistes voteront la motion de censure, pour La France Insoumise, les socialistes, « se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire ». « La vie politique est binaire : si on ne vote pas la censure, on est dans le soutien au gouvernement », a estimé le coordinateur national de LFI Manuel Bompard, qui défend la motion de censure.

Le PS ne veut pas céder au « chantage » de LFI

Jean-Luc Mélenchon a lui aussi prévenu : « Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent de l’accord du NFP donc on met des options sur leur circonscription », à savoir présenter des candidats insoumis face à eux.

Les Insoumis sont dans une logique de menace. Ils veulent nous tenir en laisse. Ça doit nous faire ni chaud ni froid. On peut imaginer Jean-Luc Mélenchon dire : le NFP, c’est moi ! Est-ce qu’on doit céder à ce type de chantage ? la réponse est non », réagit Patrick Kanner qui considère pour autant que « le Nouveau Front Populaire n’est pas fracturé ».

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Le PS ne votera pas la censure du gouvernement Bayrou
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Le PS ne votera pas la censure du gouvernement Bayrou
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le