Le Parti socialiste propose la création au Parlement européen à l'issue des élections de mai 2019 d'un "intergroupe" ouvert "à l'ensemble des gauches et des écologistes", dans un texte donnant les grandes lignes de son projet européen présenté mercredi par Olivier Faure.
"Nous socialistes français, plaidons pour la construction d'une gauche européenne qui assume une rupture avec les politiques libérales et austéritaires et construise une alternative progressiste et écologiste", peut-on lire dans ce texte adopté mardi soir à l'issue d'un bureau national houleux du parti.
"Au lendemain des élections, nous proposerons au parlement européen la création d'un intergroupe à l'ensemble des gauches et des écologistes pour mener ensemble des combats communs", complète-t-il.
Cet intergroupe serait-il ouvert aux élus du groupe qu'entend constituer le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon ?
"Bien sûr que toutes les forces qui sont prêtes à se joindre à nous sur les sujets sur lesquels nous nous engageons seront les bienvenus", a répondu M. Faure au cours d'une conférence de presse à Solférino.
Pour le député de Seine-et-Marne, il s'agit de "sortir du débat mortifère qui oppose les libéraux aux souverainistes".
Le document présenté mercredi, qui sera enrichi d'ici le Bureau national du 2 octobre, puis soumis au vote des militants le 11 et approuvé par le Conseil national le 13, a fait l'objet de vifs débats mardi soir.
Les représentants de l'aile gauche du parti menée par Emmanuel Maurel, qui menacent depuis plusieurs semaines de quitter le parti pour se rapprocher de Jean-Luc Mélenchon, ont préféré ne pas participer au vote.
L'ancien député Julien Dray a proposé un texte alternatif.
Quant à l'ancien ministre Stéphane Le Foll, arrivé second lors du Congrès d'Aubervilliers, il a quitté la réunion avant le vote, furieux de l'ambiguïté entretenue par M. Maurel et ses troupes, alors que nombre de leurs amendements ont été retenus dans le texte.
Les socialistes proposent notamment une nouvelle approche des traités commerciaux, prenant davantage en compte les enjeux sociaux et environnementaux. Ils demandent la "suspension des négociations en cours" et annoncent que les députés et eurodéputés "refuseront de voter" le traité eurocanadien CETA.
Ils souhaitent une révision des traités et une approche moins dogmatique du droit de la concurrence, qui permette l'émergence de champions européens.