Le PS s’affirme dans l’opposition à la majorité présidentielle
Le Parti socialiste a affirmé "clairement" samedi son appartenance à "l'opposition" à la majorité présidentielle, une dizaine de...

Le PS s’affirme dans l’opposition à la majorité présidentielle

Le Parti socialiste a affirmé "clairement" samedi son appartenance à "l'opposition" à la majorité présidentielle, une dizaine de...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le Parti socialiste a affirmé "clairement" samedi son appartenance à "l'opposition" à la majorité présidentielle, une dizaine de jours avant le vote de la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe.

"Nous nous situons (...) clairement dans l'opposition au gouvernement d'Edouard Philippe. Nous ne voterons pas la confiance", affirme une résolution adoptée par le Conseil national du PS (le "parlement" du parti) à main levée.

Le texte a été approuvé par "85%" des votants, a précisé un des porte-parole du parti, Rachid Temal, au cours d'une conférence de presse.

La version initiale, qui ne comportait pas le mot "opposition", disant simplement que le PS ne pouvait participer à "la majorité présidentielle", a été musclée après l'adoption d'un amendement du député européen Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche du parti.

En revanche, le Conseil national a rejeté une formulation qui aurait préconisé aux parlementaires de voter contre la confiance au gouvernement. La formule finalement retenue laisse la porte ouverte à l'abstention des députés, ce qui a conduit les proches de Benoît Hamon à voter contre le texte.

L'ancien candidat à la présidentielle n'était pas présent au débat, préférant, à une semaine du lancement de son mouvement, défiler avec les marcheurs de la Gay Pride.

Selon M. Temal, les débats de ce Conseil national, le premier depuis la déroute des législatives, étaient emprunts de "gravité". Le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, qui a annoncé dès dimanche son départ de la direction du PS, a été "applaudi très longuement".

La résolution du PS engage-t-elle les 30 députés PS, qui auront à voter ou non la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe le 4 juillet ?

"Nous ne sommes pas dans le mandat impératif", a souligné Rachid Temal, même si les statuts du PS prévoient théoriquement que les décisions du Conseil national s'imposent aux parlementaires.

"Je sais que le président du groupe Olivier Faure fait ce travail-là de discussion, d'échange sur le fait d'avoir une position commune, et donc nous verrons à ce moment-là", a-t-il temporisé.

- 'Pas de miracle' -

D'après plusieurs députés PS, leur groupe se divise schématiquement en trois tiers: un tiers pour le vote de la confiance, un tiers pour voter contre, un tiers pour l'abstention.

Proches de Manuel Valls, David Habib et Olivier Dussopt veulent notamment voter pour la confiance, tout comme Guillaume Garot, un proche de Ségolène Royal.

Selon le premier fédéral de Paris, Emmanuel Grégoire, la possibilité d'exclure ces députés s'est largement exprimée lors d'une réunion de la motion majoritaire du parti, samedi matin. "Beaucoup de gens se sont exprimés pour dire que pour ceux qui votent pour, il faudra se poser la question de les exclure", a-t-il affirmé à l'AFP.

Réélu jeudi à la tête des rescapés du groupe PS et apparentés, le député de Seine-et-Marne Olivier Faure a semblé espérer pouvoir encore convaincre ses collègues. "Nous allons aussi avoir un débat en groupe pendant encore deux semaines, et à l'issue de ce débat nous verrons qui sera sur quelle position", a-t-il dit.

"Moi, je ne souhaite pas qu’on commence cette législature par des mesures de caporalisation. (...) La question, c'est comment on fait pour (...) que nous ayons un fonctionnement plus collégial, et faire en sorte qu'au terme des débats nous puissions prendre des décisions, et ensuite à chacun de s'autodiscipliner", a-t-il répondu.

Il a appelé chacun à la patience: "On ne converge pas en deux jours, quand on a mis des années à se déchirer. (...) N'attendez pas de miracle. Il n'y en aura pas (...) Il faut être lucide."

Au cours de la conférence de presse, M. Temal a précisé le calendrier de la "refondation" du PS. "Nous aurons une direction collégiale à partir du 8 juillet prochain, et nous aurons une feuille de route adoptée par les militants dès le mois de septembre prochain", a-t-il dit

Partager cet article

Dans la même thématique

Le PS s’affirme dans l’opposition à la majorité présidentielle
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Le PS s’affirme dans l’opposition à la majorité présidentielle
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le