Le PS va vendre son siège historique de Solférino pour plus de 45 millions d’euros

Le PS va vendre son siège historique de Solférino pour plus de 45 millions d’euros

La fin d'une époque: le Parti socialiste, dont les comptes sont plombés par les défaites électorales de 2017, a annoncé mardi la vente pour 45,5...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La fin d'une époque: le Parti socialiste, dont les comptes sont plombés par les défaites électorales de 2017, a annoncé mardi la vente pour 45,5 millions d'euros de son siège de la rue de Solférino dans le très chic VIIe arrondissement de Paris.

Arrivé dans les murs après la victoire de François Mitterrand à la présidentielle en 1981, le PS "disposera des locaux jusqu'au 30 septembre" 2018, a-t-il précisé dans le communiqué annonçant la vente, conséquence des débâcles électorales du parti à la rose en 2017.

"Cette décision a été prise pour des raisons financières après la baisse des dotations publiques suite aux résultats des élections présidentielle et législatives, ainsi que politiques en vue de disposer d’un nouveau siège adapté pour un Parti socialiste refondé", commente le PS.

C'est la société Apsys, une société foncière spécialisée dans le réaménagement immobilier, qui a fait la meilleure offre pour l'hôtel particulier du 10 de la rue de Solférino, connu des Français pour les scènes de soirées électorales, des victoires aux défaites.

"L’acte de vente définitif sera signé à la fin février 2018 au plus tard", indique le PS, dont "Solférino" était devenu la métonymie médiatique.

Vaste de 3.389 mètres carrés répartis en trois bâtiments, dans un des quartiers les plus prisés de Paris, le siège était un actif en or pour un parti qui va devoir changer brutalement de voilure, en supprimant au passage des dizaines de postes parmi sa centaine de permanents.

- Décision début 2018 pour le siège de LR -

Le siège du parti socialiste, rue de Solférino à Paris, le 20 septembre 2017
Le siège du parti socialiste, rue de Solférino à Paris, le 20 septembre 2017
AFP/Archives

Selon le trésorier du PS, Jean-François Debat, les déroutes électorales successives subies par le PS vont faire passer son budget annuel de 28 à 8 millions d'euros, soit un manque à gagner de cent millions d'euros sur cinq ans par rapport au précédent quinquennat.

La décision de vendre le siège avait été actée le 19 septembre en bureau national. L'adresse du futur siège n'est pas encore connue.

Le 10 rue de Solférino, qui a vu défiler des générations de dirigeants et de militants socialistes, avait déjà dû être hypothéqué lors de la campagne présidentielle de Benoît Hamon, achevée avec le plus faible score de l'histoire du PS sous ce nom-là: 6,36%.

Le Crédit coopératif, qui a financé la campagne présidentielle de M. Hamon par un prêt à hauteur de 8 millions d'euros, avait exigé comme contrepartie l'hypothèque du siège en cas de débâcle électorale, a confirmé M. Débat à l'automne.

Le départ annoncé de Solférino avait divisé le parti entre ceux qui se consolaient en y voyant l'occasion d'écrire une nouvelle page, et les plus "tristes", comme le député de la Sarthe et ancien ministre Stéphane Le Foll.

"J’entends certains qui s’expriment en disant +c’est génial, on va pouvoir changer de lieu et se rapprocher des couches populaires. Et puis comme ça les couches populaires vont voter pour nous+. On va bientôt aller dans la Creuse, d’ailleurs parce qu’il faudra se rapprocher des couches rurales aussi...", avait-il ironisé lors de la mise en vente du siège.

Coïncidence de calendrier: à droite, Les Républicains ont annoncé mardi soir qu'ils prendraient "en début d'année" une décision sur l'avenir de leur siège, situé dans le XVe arrondissement de Paris. La vente, réclamée par certains, pourrait permettre d'éponger en partie leur dette de 55 millions d'euros.

Dans la même thématique

Photo illustration police nationale en service
5min

Politique

Les Jeux olympiques ont entraîné un « surcoût » d’un milliard d’euros pour la police et la gendarmerie

Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.

Le

Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale
6min

Politique

Lutte contre le narcotrafic : quelles sont les annonces du gouvernement ?

C’était attendu. A Marseille, le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux ont annoncé reprendre la proposition de loi du Sénat visant à lutter contre le narcotrafic. Inscrit en procédure d’urgence, le texte démarrera son examen en janvier à la Haute assemblée. Il prévoit la création d’un parquet national, de nouvelles incriminations, de nouvelles techniques d’enquête ou encore la refonte du statut du repenti.

Le

Le PS va vendre son siège historique de Solférino pour plus de 45 millions d’euros
6min

Politique

« Si tout le monde en France était animé par l’esprit de l’Assemblée Consultative provisoire, il serait plus facile de gouverner la France », lance Michel Barnier 

Ce 7 novembre, le Sénat s’est réuni, en présence du Premier ministre, pour commémorer les 80 ans de l’installation de l’Assemblée Commémorative provisoire du 9 novembre 1944. Sans pouvoir législatif ni majorité, les travaux de l’Assemblée ont permis de poser les bases de la reconstruction de la France après la libération. Un exemple dont le Premier ministre voudrait s’inspirer.

Le

Le PS va vendre son siège historique de Solférino pour plus de 45 millions d’euros
3min

Politique

« On ne laisse pas filer un budget sur la base de choses totalement fausses », réagit Claude Raynal après l’audition de Bruno Le Maire

Pour le président (PS) de la commission des finances, en faisant preuve de solidarité avec l’exécutif, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances endosse sa responsabilité sur la dégradation des finances publiques. Le sénateur considère également qu’il est « extrêmement grave » d’avoir repoussé les décisions dures, « pour des raisons de nature purement politicienne », dues aux élections européennes.

Le