Le remaniement ministériel montre un "repli dans le donjon ultime du macronisme", a estimé mardi le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, et "l'isolement total" du chef de l'Etat, selon la cheffe du RN Marine Le Pen.
"Les nominations au gouvernement sont une sérieuse indication politique sur la santé du régime", estime M. Mélenchon sur son blog. "Le repli dans le donjon ultime du macronisme, hier conquérant, délivre un message: plus aucun renégat fiable ne semble disponible pour aller au gouvernement faire l'appoint".
Le leader insoumis critique le choix d'Amélie de Montchalin comme secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, "la plus virulente partisane de la suppression de l'ISF" et "la seule rivale sérieuse de l'improbable président du groupe LREM à l'Assemblée nationale", Gilles Legendre.
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), le 9 février 2019 à Saint-Ebremond-de-Bonfosse, dans la Manche
AFP/Archives
Il ironise à propos de la nomination de Sibeth Ndiaye, l'ancienne conseillère presse d'Emmanuel Macron, au poste de porte-parole du gouvernement: "On peut se réjouir d'avoir une porte-parole du gouvernement qui assumait hier encore publiquement (...) de mentir pour servir le président. Elle en reçoit maintenant une mission officielle."
Emmanuel Macron a fait entrer dimanche au gouvernement trois trentenaires choisis parmi ses plus fidèles soldats, ses conseillers Sibeth Ndiaye et Cédric O, nouveau secrétaire d'Etat au Numérique, ainsi que la députée Amélie de Montchalin.
"Le remaniement gouvernemental arrive comme un signal de fin de partie chaotique", estime-t-il encore. "Au total, peu importe le détail de ces castings calamiteux. La macronie est à bout de souffle".
"C'est la démonstration de l'affaiblissement et de l'isolement total d'Emmanuel Macron quand vous en arrivez à prendre des conseillers pour en faire des ministres", a déclaré mardi sur LCI la présidente du Rassemblement national.
"Cela démontre que (Macron) n'a plus personne en réalité derrière lui et que tous ceux qui, peut-être, avaient été séduits par lui au début de son aventure, sont en train de partir les uns après les autres ou refusent les postes", a ajouté Marine Le Pen.
A propos du grand débat lancé par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes", la finaliste de la présidentielle 2017 a estimé que le chef de l'Etat "cherchait à gagner du temps" pendant que le gouvernement "(préparait) les Français à la déception".
Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».
Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.