"Il n'est absolument pas à l'ordre du jour de repousser les élections municipales" en raison de la crise du coronavirus, a affirmé mercredi la porte-parole du gouvernement.
"Nous ne considérons pas que la situation sanitaire justifierait à ce stade" de reporter le scrutin des 15 et 22 mars, a précisé Sibeth Ndiaye à l'issue du Conseil des ministres, en bonne partie consacré à la crise sanitaire.
Elle a indiqué que le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu, ainsi que sa ministre de tutelle Jacqueline Gourault, allaient "rencontrer dans les tout prochains jours" les associations d'élus locaux, dont celle des maires de France (AMF), pour "échanger sur ce sujet".
Le jour des élections, des "précautions assez simples" et "de bon sens" pourraient être prises dans les bureaux de vote, pour éviter que les électeurs ne soient "collés les uns aux autres dans une file d'attente", et en utilisant les techniques de lavage de mains au gel hydro-alcoolique, a-t-elle ajouté.
Sibeth Ndiaye a souligné que ces élections étaient "un moment important de la vie démocratique de notre pays, donc nous entendons en aucun cas en priver nos compatriotes".
Près de 47,7 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales à la veille du scrutin et sont donc amenées à se déplacer les dimanches des 1er et 2e tours pour désigner les quelque 500.000 conseillers municipaux.
Pour l'heure, la campagne est surtout perturbée par les consignes recommandant de limiter les contacts physiques, comme serrer les mains.
Lors des questions au gouvernement, le sénateur LR de l'Oise Jérôme Bascher a interpellé l'exécutif de manière virulente au Sénat, l'accusant "d'impréparation" notamment concernant la protections de "ceux qui tiendront les bureaux municipaux" les jours de scrutin.
En réponse, le secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a nié toute impréparation et a souligné la "transparence" du gouvernement dans la gestion de la crise.
Il a jugé "indignes" les accusations du sénateur qui, selon lui, a rompu le "consensus" autour de la gestion de la crise par le gouvernement.
Concernant un éventuel report des élections, M. Nuñez a souligné qu'il "faudrait une loi" pour modifier la date. Mais, a-t-il ajouté, "en l'état de la connaissance que nous avons du virus, il n'y a pas de risque à se rendre dans un bureau de vote où les personnes votent de manière très espacée".
En l'absence de risque, "il n'est évidemment pas envisagé de reporter les élections municipales" a complété M. Nuñez.
Le ton dans l'hémicycle n'est ensuite pas retombé lorsque Jérôme Bascher a repris la parole sur un ton vindicatif, assurant que le Parlement contrôlerait "via une mission d'enquête, ce qui se sera passé" dans la gestion de la crise.