Le divorce a été consommé il y a un peu plus de trois ans, avec pertes et fracas. Après la sortie du Royaume -Uni de l’Union européenne, les relations entre l’ancien membre du club et Bruxelles n’ont cessé de se dégrader, accumulant les dossiers épineux. « J’ai constaté personnellement le climat politique négatif qui nous a empêché de progresser dans plusieurs domaines. On a passé deux années bloquées sur des dossiers importants. Donc on tourne la page ! », applaudit Béatrice Covassi, eurodéputée socialiste italienne. Tourner la page aux années de provocation, quand Boris Johnson occupait alors le poste de premier ministre. De nouvelles relations à bâtir qui ont commencé le 27 février dernier par la signature d’un compromis appelé « cadre de Windsor ».
« Avoir une île d’Irlande sans frontière, c’est extrêmement important »
Il précise les modalités des contrôles douaniers en mer d’Irlande pour les échanges de cette province britannique. Objectif : protéger le marché commun européen tout en évitant le retour d’une frontière terrestre entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, qui aurait fragilisé la paix conclue en 1998. « Avoir la paix et la sécurité durable dans l’Irlande du Nord, ça c’est très important, non seulement pour le reste du Royaume-Uni mais aussi pour toute l’Europe. Moi je suis d’une génération plus ancienne qui se rappelle encore des problèmes des années 1970/80, pendant lesquelles il y avait le terrorisme en Angleterre et aussi en Irlande du nord à cause des problèmes politiques. Avoir une île d’Irlande sans frontière, sans division qui respecte l’accord du Vendredi saint, c’est extrêmement important ! », se réjouit un ancien eurodéputé britannique, Charles Tannock.
Le Royaume-Uni, homme malade de l’Europe ?
Si l’épineux dossier de la frontière en Irlande semble progresser, d’autres sujets de contentieux persistent, sur les questions d’immigration ou de pêche par exemple. Mais l’actuel premier ministre Rishi Sunak « veut avoir de meilleurs rapports avec l’UE », assure Charles Tannock. Peut-être par nécessité ? Ainsi l’hebdomadaire The Economist se demandait dernièrement si le Royaume-Uni n’était pas devenu l’homme malade de l’Europe. Avec une inflation record, au-dessus de 10 %, le pays traverse une crise politique et sociale de grande ampleur. Selon le ministère du travail, plus d’une personne sur 5 est considérée comme pauvre. Et le Brexit n’y est pas étranger. « Il n’y a aucun doute que le résultat du Brexit c’est une baisse de 4 % du PIB. La City a souffert, il y a maintenant des usines qui ferment, les investisseurs internationaux préfèrent le continent européen, et tout ça à cause du Brexit, se lamente l’ex-élu britannique. Il n’est pas le seul. 17 % des Britanniques ayant voté pour sortir de l’Union européenne estiment aujourd’hui s’être trompés.
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