Le retour délicat de Gérard Collomb à Lyon
Gérard Collomb l'annonce en Une du quotidien régional Le Progrès: il revient à Lyon "maintenant". Il semble y avoir urgence pour ce baron local...

Le retour délicat de Gérard Collomb à Lyon

Gérard Collomb l'annonce en Une du quotidien régional Le Progrès: il revient à Lyon "maintenant". Il semble y avoir urgence pour ce baron local...
Public Sénat

Par Sandra LAFFONT

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Gérard Collomb l'annonce en Une du quotidien régional Le Progrès: il revient à Lyon "maintenant". Il semble y avoir urgence pour ce baron local qui va retrouver son fauteuil de maire et espère le garder après 2020. Mais tout le monde ne l'attend pas à bras ouverts.

Depuis son départ du ministère de l'Intérieur, les choses se précipitent: l'actuel maire démissionnaire Georges Képénékian a convoqué la presse à 13H30. Et l'ex-ministre de l'Intérieur pourrait être de retour sur ses terres dès la fin d'après-midi, selon une source municipale.

Quoi qu'il en soit, Gérard Collomb, 71 ans, ne pourra officiellement reprendre les clés de l'Hôtel de Ville qu'après un conseil municipal extraordinaire réuni sous 15 jours.

Dans l'opposition, c'est l'indignation et les termes sont violents.

"Des manœuvres d'un autre âge. Bon retour dans l'ancien monde!", ironise Denis Broliquier, maire centriste du 2e arrondissement de Lyon. Pour le Parti communiste local, "Lyon n'est pas une petite baronnie médiévale".

"Il est temps que Lyon se libère d'un joug féodal", surenchérit la maire du 1er arrondissement Nathalie Perrin-Gilbert, ancienne protégée de Collomb qui votera contre sa réélection.

Dans les rangs du parti macroniste, personne ne s'est pour l'instant aventuré à saluer son retour.

Le maire de Lyon Georges Képénékian, le 17 juillet 2017 à la mairie de Lyon
Le maire de Lyon Georges Képénékian, le 17 juillet 2017 à la mairie de Lyon
AFP/Archives

La preuve que "les élus de son camp sont gênés par son retour", analyse pour l'AFP Pascal Blache, l'actuel maire divers droite du 6e arrondissement qui sera sans doute dans la course pour 2020.

Reste deux questions: pourquoi Collomb a-t-il voulu avancer son retour ? Et quelles chances a-t-il de garder les clés pour un quatrième mandat ?

- Irremplaçable ? -

Selon une source proche du dossier, le meeting de La République en Marche samedi à Villeurbanne a été un point de basculement. "Il a rencontré beaucoup d'élus et il a compris que sans lui, ça se passait bien au final".

"Il avait un scénario public de retour au printemps et il s'est rendu compte qu'en laissant neuf mois, il laissait l'opposition dans son propre camp s'organiser", ajoute un fin observateur de la vie politique lyonnaise.

Et il y a eu plusieurs signes: une lettre l'invitant à reconsidérer son retour, relayée par un proche, Jean-Michel Daclin, président d'OnlyLyon, puissante machine de marketing territorial qui participe au rayonnement de la métropole. Une autre, d'une socialiste de 85 ans, Jacqueline Vottero, qui l'implore, en le tutoyant, "à renoncer à cette candidature de trop".

Des pétitions, notamment du secteur du logement social, circulent également, selon cette même source.

"Collomb s'est brouillé avec tous les gens qu'il a fabriqués (Nathalie Perrin-Gilbert, Najat Vallaud-Belkacem...) et il ne souffre d'aucune concurrence", commente une autre.

Mais sur Twitter, le célèbre pénaliste et ancien élu lyonnais Alain Jakubowicz lançait mardi soir: "ceux qui parlent doctement de la démission de @gerardcollomb ne le connaissent pas. Il n'est pas possible de le comprendre sans connaître #lyon et son histoire".

"A l'exception de Michel Noir et de Raymond Barre, regardez la longévité des maires de Lyon: Édouard Herriot (de 1905 à 1957 avec interruption pendant la guerre, ndlr), Louis Pradel (près de 20 ans de mandat) ou Francisque Collomb (12 ans de mandat) qui avait plus de 70 ans quand il a été réélu !", précise auprès de l'AFP l'avocat. "Lyon est fondamentalement centriste et a horreur des extrêmes", ajoute-t-il.

La reconquête devrait être plus ardue à la métropole - là où réside l'essentiel du pouvoir - la loi interdisant désormais de cumuler les deux mandats.

D'abord parce que les intentions de son ancien bras droit, David Kimelfeld - resté silencieux - ne sont pas claires.

Mais aussi parce que "le maire PS de Villeurbanne Jean-Paul Bret dit que ce sera tout sauf Collomb et la métropole ne peut se remporter sans Villeurbanne", complète une source politique locale.

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