Accusée d’être un gouffre financier et d’encourager l’immigration illégale, l’aide médicale d’État (AME) est un sujet qui revient très régulièrement sur le devant de la scène politique, marquant un fort point de clivage gauche-droite. Alors que le Sénat examine les crédits alloués à la Santé dans le cadre du projet de finances pour 2019, deux amendements destinés à circonscrire l’AME ont été adoptés.
« Personne ne peut le nier, on sait très bien qu’il y a des abus nombreux avec cette AME et que par ailleurs c’est un véritable appel d’air pour l’immigration clandestine », a défendu Alain Joyandet, sénateur LR, qui a déposé ces amendements. Le premier prévoit ainsi de diminuer de 300 millions d’euros les crédits dédiés à l’AME et le second prévoit de rétablir « un droit de timbre annuel » pour les bénéficiaires.
Ce droit de timbre a existé de façon éphémère à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy avant d'être supprimé par les socialistes en 2012. Il prévoyait que les demandeurs de l’AME s’acquittent d’une participation de 30 euros, sous la forme d'un droit de timbre, pour pouvoir accéder aux soins.
Le Sénat limite l’aide médicale d’État
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a elle exprimé son désaccord en expliquant que les étrangers en situation qui tardent à se faire soigner, arrivent à l’hôpital dans des états de santé plus graves, qui nécessitent des soins plus coûteux pour les hôpitaux publics.
Si les amendements du sénateur Alain Joyandet ont été adoptés par le Sénat – majoritairement à droite – il devrait être sorti du texte à l’Assemblée nationale.