Le Sénat met en garde le gouvernement sur le budget de la Défense
Si les sénateurs ont adopté le budget dédié à la défense pour 2019, ils se disent sceptiques quant à la « bonne foi » du gouvernement. En cause : le projet de loi de finances rectificatif 2018 qui fait porter la hausse du coût des opérations extérieures sur le seul budget de la défense.  

Le Sénat met en garde le gouvernement sur le budget de la Défense

Si les sénateurs ont adopté le budget dédié à la défense pour 2019, ils se disent sceptiques quant à la « bonne foi » du gouvernement. En cause : le projet de loi de finances rectificatif 2018 qui fait porter la hausse du coût des opérations extérieures sur le seul budget de la défense.  
Public Sénat

Par Helena Berkaoui

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Les sénateurs ont bien failli rejeter les crédits alloués à la Défense dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2019. « Ce budget est conforme aux engagements pris et jusqu’au 6 novembre au matin je préconisais son approbation par notre Assemblée mais depuis le 7 novembre, date du projet de loi de finances rectificatif pour 2018, nous avons compris qu’une chose était l’inscription des crédits et une autre l’exécution», cingle le rapporteur spécial de la commission des finances, Dominique de Legge.

Lui et ses collègues ont en effet eu la mauvaise surprise de découvrir que le gouvernement comptait faire peser uniquement sur le ministère de la défense, le déblocage des 404 millions d’euros pour financer la hausse des opérations extérieures de l’armée en 2018. La loi de programmation militaire, votée cet été, prévoyait normalement une solidarité des autres ministères.  

Défense : « « Le message adressé par le collectif budgétaire est désastreux », déplore Christian Cambon
02:13


« Le message adressé par le collectif budgétaire est désastreux et tout ceci laisse une immense impression de gâchis », a déploré Christian Cambon qui préside la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Bien que les discussions aient été très cordiales avec la ministre des Armées, qui n’est pas tenue pour responsable, les inquiétudes des sénateurs ont rythmé les débats. Ces derniers craignent que « la logique comptable » de l’exécutif rogne progressivement sur les objectifs de la loi de programmation militaire.

Avec une augmentation de crédits de 1,7 milliard, le budget de la Défense est pourtant l’un des grands gagnants du projet de finances 2019. Un point évidemment soulevé par Florence Parly. Sur le surcoût des opérations extérieures (OPEX), la ministre des Armées a assuré que « cette annulation (de 404 millions d’euros) est sans incidence sur nos programmes » mentionnant l’existence d’une réserve de précaution pour assurer les surcoûts. « Nous respecterons donc le montant voté de la loi de finances 2018 à l’euro près avec la hausse de 1,7 milliard d’euros des armées telle qu’elle avait été programmée », s’est engagée la ministre auprès des sénateurs.

OPEX : « Cette annulation est sans incidence sur nos programmes », assure Florence Parly
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Parallèlement aux discussions sur les OPEX, les sénateurs ont collectivement salué les efforts budgétaires qui appuieront le plan famille relevé à 57 millions pour 2019, le renouvellement des équipements des armées, ou encore l’agence de l’innovation de la défense. Les sénateurs ont néanmoins critiqué le choix du gouvernement sur la cession immobilière du Val-de-Grâce « dernière emprise foncière parisienne susceptible de pouvoir accueillir des militaires » dans le cadre de l’opération sentinelle.

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