Le Sénat « n’a aucune compétence dans la diététique : il n’y a qu’à nous regarder »
Au cours d’un débat sur l’introduction de menus végétariens dans les cantines scolaires, le rapporteur Michel Raison a répondu, avec humour, que ces questions n’avaient pas à être réglées par la loi.

Le Sénat « n’a aucune compétence dans la diététique : il n’y a qu’à nous regarder »

Au cours d’un débat sur l’introduction de menus végétariens dans les cantines scolaires, le rapporteur Michel Raison a répondu, avec humour, que ces questions n’avaient pas à être réglées par la loi.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le débat sur le bio dans les cantines s’était déroulé, de manière surprenante, sans accroc. Les esprits se sont échauffés sur les options végétariennes dans les assiettes des élèves, au troisième jour de l’examen du texte agriculture et alimentation. Plusieurs amendements, censés promouvoir les alternatives à la viande et au poisson dans les cantines, ont reçu une réponse cinglante de la part de la commission des Affaires économiques, ce jeudi soir au Sénat.

Joël Labbé (écologiste) proposait d’introduire une alternative quotidienne à la viande et au poisson. Même proposition de la part de Laurence Rossignol (PS), qui entendait faire appliquer sa mesure aux établissements servant plus de 80 repas. Cécile Cukierman (communiste) défendait, elle, l’obligation de servir également des plats à base de protéines végétales.

Les amendements ont tous été rejetés. « Il est excessif d’imposer des menus aux gestionnaires locaux », a poliment indiqué la rapporteure, Anne-Catherine Loisier (Union centriste), précisant que la diversification des protéines était déjà à l’œuvre dans les cantines.

Michel Raison, prêt à demander à Gérard Larcher « des formations sur ce qu’est la loi »

L’autre rapporteur du texte, le sénateur (LR) de la Haute-Saône, Michel Raison n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Je proposerais bien au président du Sénat d’organiser des formations sur ce qu’est la loi », a-t-il envoyé, au risque d’apparaître « désagréable ». Mais l’autodérision n’était pas loin :

« On a fait beaucoup d’amendements qui n’ont rien à voir avec la loi. Si vraiment le Parlement se résume à faire le menu des cantines scolaires… Alors qu’on n’a aucune compétence dans la diététique, il n’y a qu’à nous regarder tous ! »

Et d’ajouter : « Je suggère qu’on redevienne raisonnable et qu’on constate que la quasi-totalité des cantines, dans notre pays, bénéficie de diététiciens. »

Didier Guillaume (RDSE) s’était lui aussi « opposé à mettre dans la loi ce genre de chose », d’autant que cela reviendrait, selon lui, à montrer « que la viande, c’est mauvais ».

« Après les interventions de Didier Guillaume et Michel Raison, je rends mon tablier », a enchaîné Sophie Primas, la présidente de la commission des Affaires économiques.

Partager cet article

Dans la même thématique

Mirecourt: French president Emmanuel Macron
6min

Politique

Macron veut interdire les portables au lycée : mesure qui « va dans le bon sens » ou « peine perdue » ?

Le chef de l’Etat a annoncé que les téléphones portables allaient « sans doute » être interdits dès la rentrée prochaine dans les lycées. C’est « faisable », soutient le sénateur Renaissance Martin Lévrier. « Il est incorrigible. C’est une annonce par jour pour exister », raille le sénateur LR Max Brisson, opposé à l’interdiction au lycée. « Une annonce un peu surréaliste » qui élude les vrais problèmes, dénonce la sénatrice PS Colombe Brossel.

Le

France Marseille vs Newcastle: Pre-Match Security Highlights
3min

Politique

« Violences policières » : la gauche du Sénat demande une commission d’enquête sur de « potentiels dysfonctionnements » au sein de l’IGPN et l’IGGN

Suite aux récentes révélations mettant en cause les forces de l’ordre dans des affaires de violences au sein des personnes dépositaires de l’autorité publique, la gauche du Sénat demande à la commission des lois de se doter des prérogatives d’une commission d’enquête visant à examiner les conditions dans lesquelles l’IGPN et l’IGGN exercent leurs prérogatives.

Le

Paris : Debate session on the draft budget law for 2026
4min

Politique

Budget de la Sécu : la règle de l’entonnoir peut-elle faciliter un compromis ?

Mercredi, députés et sénateurs ne sont pas parvenus à trouver une un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de la Sécurité sociale. Le texte repart donc pour une nouvelle lecture en séance publique à partir de mardi, à l’Assemblée nationale. Les députés vont plancher sur le texte sorti du Sénat et conformément à la règle dite de l’entonnoir, leur droit d’amendement est limité. Ce qui va accélérer les débats mais sera-t-il suffisant pour arriver à un compromis ? Explications.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
4min

Politique

Décentralisation : un rapport du Sénat remis au Premier ministre

Afin d’accompagner Sébastien Lecornu vers son engagement d’un grand acte de décentralisation, Gérard Larcher avait fait parvenir le 31 octobre la contribution du Sénat. Le document que Public Sénat a pu consulter appelle à consacrer un principe de différentiation et d’autonomie fiscale des collectivités.

Le