Le Sénat « n’a aucune compétence dans la diététique : il n’y a qu’à nous regarder »

Le Sénat « n’a aucune compétence dans la diététique : il n’y a qu’à nous regarder »

Au cours d’un débat sur l’introduction de menus végétariens dans les cantines scolaires, le rapporteur Michel Raison a répondu, avec humour, que ces questions n’avaient pas à être réglées par la loi.
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Le débat sur le bio dans les cantines s’était déroulé, de manière surprenante, sans accroc. Les esprits se sont échauffés sur les options végétariennes dans les assiettes des élèves, au troisième jour de l’examen du texte agriculture et alimentation. Plusieurs amendements, censés promouvoir les alternatives à la viande et au poisson dans les cantines, ont reçu une réponse cinglante de la part de la commission des Affaires économiques, ce jeudi soir au Sénat.

Joël Labbé (écologiste) proposait d’introduire une alternative quotidienne à la viande et au poisson. Même proposition de la part de Laurence Rossignol (PS), qui entendait faire appliquer sa mesure aux établissements servant plus de 80 repas. Cécile Cukierman (communiste) défendait, elle, l’obligation de servir également des plats à base de protéines végétales.

Les amendements ont tous été rejetés. « Il est excessif d’imposer des menus aux gestionnaires locaux », a poliment indiqué la rapporteure, Anne-Catherine Loisier (Union centriste), précisant que la diversification des protéines était déjà à l’œuvre dans les cantines.

Michel Raison, prêt à demander à Gérard Larcher « des formations sur ce qu’est la loi »

L’autre rapporteur du texte, le sénateur (LR) de la Haute-Saône, Michel Raison n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Je proposerais bien au président du Sénat d’organiser des formations sur ce qu’est la loi », a-t-il envoyé, au risque d’apparaître « désagréable ». Mais l’autodérision n’était pas loin :

« On a fait beaucoup d’amendements qui n’ont rien à voir avec la loi. Si vraiment le Parlement se résume à faire le menu des cantines scolaires… Alors qu’on n’a aucune compétence dans la diététique, il n’y a qu’à nous regarder tous ! »

Et d’ajouter : « Je suggère qu’on redevienne raisonnable et qu’on constate que la quasi-totalité des cantines, dans notre pays, bénéficie de diététiciens. »

Didier Guillaume (RDSE) s’était lui aussi « opposé à mettre dans la loi ce genre de chose », d’autant que cela reviendrait, selon lui, à montrer « que la viande, c’est mauvais ».

« Après les interventions de Didier Guillaume et Michel Raison, je rends mon tablier », a enchaîné Sophie Primas, la présidente de la commission des Affaires économiques.

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