« Le Sénat ne souhaite pas un budget d’austérité, il souhaite un budget de rigueur », déclare Olivier Paccaud

Le sénateur apparenté LR de l’Oise a défendu les ajustements proposés par la commission des finances, dans l’émission Parlement hebdo. Face à lui, le député Benjamin Lucas-Lundy (Générations) estime que le budget n’est « pas du tout tourné vers l’avenir ».
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Recentrage des aides aux entreprises pour l’embauche d’apprentis, réforme de l’aide médicale d’État, rationalisation des opérateurs publics ou encore suppression du Service national universel (SNU) : le Sénat veut aller plus loin dans le redressement des finances publiques. En commission des finances, la majorité de droite et du centre a défendu 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires dans les dépenses de l’État, là où le gouvernement en propose déjà une vingtaine.

« Le Sénat ne souhaite pas un budget d’austérité, il souhaite un budget de rigueur », a justifié le sénateur Olivier Paccaud (apparenté LR), invité ce 15 novembre de l’émission Parlement hebdo. Ces économies supplémentaires permettent à la majorité de rééquilibrer certains choix, en ramenant l’effort budgétaire demandé aux collectivités territoriales de 5 à 2 milliards d’euros, de quoi limiter l’impact sur leur capacité d’investissement. Comme l’avait demandé une majorité de députés, la commission des finances du Sénat veut aussi revenir sur la hausse des taxes sur l’électricité. « Je suis sûr que ce point sera gardé », anticipe d’ores et déjà le sénateur de l’Oise.

Le sénateur Olivier Paccaud veut limiter la baisse du nombre d’enseignants

Face à lui, le député Benjamin Lucas-Lundy (Générations) doute que l’on puisse « faire mieux avec moins de moyens », principe érigé en fil conducteur par le rapporteur général au budget, Jean-François Husson (LR), mais aussi Bercy. « C’est un vieux slogan. Je n’ai pas d’hostilité par principe aux économies, mais je regarde celles qui nous sont proposées. Le budget n’est pas du tout tourné par l’avenir », dénonce le député des Yvelines. L’ancien socialiste regrette en particulier les 4000 suppressions de postes d’enseignants. Le gouvernement justifie la coupe par la baisse du nombre d’élèves, ils seront 97 000 de moins à la rentrée 2025.

Rapporteur spécial des crédits de la mission enseignement dans le projet de loi de finances, Olivier Paccaud aimerait que les réductions se limitent à 2000 postes. Il a porté le sujet à Matignon. « Je ne dis pas que je vais gagner, simplement il y a une écoute ». Ce rééquilibre pourrait être financé selon lui par la réduction de 100 millions d’euros de l’enveloppe allouée au pacte enseignant, « qui n’a pas forcément donné satisfaction ».

Clivage droite / gauche sur le sort des retraités

La position du Sénat concernant une revalorisation différenciée des retraites en fonction de leur niveau divise clairement les deux invités. « Il faut que les retraités prennent un peu leur part », a justifié le sénateur de l’Oise. Le député du groupe écologiste estime qu’il faut d’abord « regarder » les plus hauts patrimoines « avant d’aller embêter nos aînés ». Ce dernier estime que la gauche et d’autres groupes pourraient « se rejoindre », notamment sur la taxation des superprofits ou des superdividendes.

Mais tout dépend des modifications qui seront retenues par le gouvernement, puisque Michel Barnier a annoncé à Ouest France qu’il utiliserait « probablement » le 49.3 pour faire adopter le budget en bout de course. Pour Benjamin Lucas-Lundy, « c’est le constat d’un échec ». « Il y a une véritable chienlit au Parlement sur cette discussion budgétaire ». Mais le député apprécie néanmoins la « différence appréciable » avec les deux précédents PLF, où le 49.3 avait été utilisé dès le volet recettes. Olivier Paccaud estime que cette issue était courue d’avance. « Je ne vois pas vraiment comment on peut faire autrement. Ce n’est pas une volonté de l’utiliser, c’est nécessité fait loi. »

Partager cet article

Dans la même thématique

« Le Sénat ne souhaite pas un budget d’austérité, il souhaite un budget de rigueur », déclare Olivier Paccaud
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

« Le Sénat ne souhaite pas un budget d’austérité, il souhaite un budget de rigueur », déclare Olivier Paccaud
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le