Le rapport d’information présenté ce mardi par Hervé Maurey, le sénateur UDI-UC de l’Eure, et Louis-Jean de Nicolaÿ, le sénateur Les Républicains de la Sarthe, entend notamment mettre l’accent sur l’aménagement numérique dans les zones les moins pourvues et renforcer « la présence médicale sur l’ensemble du territoire. »
« On observe depuis des années une dégradation de la situation des déserts médicaux » regrette Hervé Maurey. La question de la téléphonie mobile doit également être posée par le nouveau gouvernement selon lui. Il explique que « ce sont les mêmes territoires qui n’ont ni internet ni les médecins », concluant que « c’est normal qu’ils aient le sentiment d’être abandonnés et qu’ils l’expriment dans les urnes. »
« Des fractures territoriales de plus en plus critiques »
Le rapport d’information alerte sur « les fractures territoriales [qui] se multiplient et deviennent de plus en plus critiques. » En cause, selon les rapporteurs, « la croissance des métropoles [qui] loin de rayonner, appauvrit les zones les plus fragiles. »
« Face à ses enjeux, les pouvoirs publics ont été défaillants » constatent les rapporteurs. « L’aménagement du territoire, pourtant indispensable au développement durable et équilibré de notre pays, est devenu le “parent pauvre” des politiques publiques » peut-on lire dans le rapport. « L’égalité des territoires, proclamée en 2012, reste pour beaucoup une chimère » y regrette-on.
Dans les territoires, un sentiment d’abandon
Les rapporteurs alertent sur « une demande d’aménagement du territoire [qui] s’exprime fortement au sein de la population », expliquant que « l’absence de réponse à la hauteur de cette attente alimente de vives déceptions et un sentiment d’abandon dans les territoires en difficulté. » Ils soulignent, par ailleurs, que cette déception s’est traduite, lors de la dernière élection présidentielle, par le fait que « la candidate du Front national soit arrivée en tête dans plus de 19 000 communes. »
« Afin de permettre aux collectivités territoriales de jouer pleinement leur rôle, il est indispensable de leur donner les moyens nécessaires », rappelle le rapport. Il exige un « système de dotations (…) plus équitable, plus simple et plus transparent. »