Le sénateur LR Alain Houpert souhaite « un gouvernement de cohabitation ou au pire de coalition » avec Macron

Le sénateur LR Alain Houpert souhaite « un gouvernement de cohabitation ou au pire de coalition » avec Macron

Au lendemain d’une défaite historique de François Fillon à la présidentielle, le sénateur LR de Côte-d’Or, Alain Houpert, affirme qu’il faut être prêt à être « soit dans une cohabitation » après les législatives, « soit une coalition » avec Emmanuel Macron. « Il faudra apprendre à faire de la politique autrement, s’il n’y a pas de majorité, comme ça se […]
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Au lendemain d’une défaite historique de François Fillon à la présidentielle, le sénateur LR de Côte-d’Or, Alain Houpert, affirme qu’il faut être prêt à être « soit dans une cohabitation » après les législatives, « soit une coalition » avec Emmanuel Macron. « Il faudra apprendre à faire de la politique autrement, s’il n’y a pas de majorité, comme ça se fait en Allemagne » affirme le sénateur sarkozyste, qui avait appelé au retrait de la candidature de François Fillon suite aux affaires. Entretien.

Attendez-vous du bureau politique des Républicains qu’il appelle à voter Emmanuel Macron contre Marine Le Pen ?
Ce n’est pas la question qu’il faut se poser. Il faut se ressaisir et faire son examen de conscience. Et se mobiliser dans la perspective des législatives. Il faut nettoyer la maison. Et s’accorder sur ce que doit être un parti : une machine à idée et pas une machine à perdre. Emmanuel Macron a prôné l’horizontalité pour collecter les idées de chacun et les mettre au service d’un leader incontesté.

Ce n’est pas aux Républicains de faire la campagne d’Emmanuel Macron en arguant d’un pseudo front républicain contre Marine Le Pen. Il faut arrêter de prendre les Français pour des imbéciles. Il faut finir avec le temps où les notables dictaient le bon bulletin à glisser dans l’urne.

On ne peut pas envoyer des injures à un candidat le dimanche matin et appeler à voter pour lui le dimanche soir, même si je crois qu’Emmanuel Macron sera élu Président. On doit respecter la volonté des Français. C’est le désir d’alternance. Et elle se fera aux législatives. Il faut se mobiliser pour obtenir une majorité de députés et engager la France dans un gouvernement de coalition ou de cohabitation. Ce sera l’un ou l’autre.

C'est-à-dire ?
Il faut être dans un gouvernement de cohabitation ou au pire de coalition. C’est le gouvernement qui gouverne, avec le premier ministre qui tient le gouvernail et le Président qui préside. Je pense que la politique a changé. On n’est plus dans cette logique où après la  présidentielle on donne une majorité au Président élu. On a eu trois cohabitations dans la Ve République. Les Français en gardent un bon souvenir.

Il pourrait y avoir un gouvernement de coalition selon vous ?
S’il n’y a pas de majorité, il faudra apprendre à faire de la politique autrement, comme ça se fait en Allemagne. Mais je souhaite d’abord qu’on soit dans un gouvernement de cohabitation. On verra ce qui sortira des législatives. Je pense qu’Emmanuel Macron n’aura pas de majorité. On sera soit dans une cohabitation, soit une coalition. On n’a jamais fait ça, il faudra apprendre. Mais je souhaite une cohabitation. C’est mon choix numéro 1. Nos ténors politiques doivent se concentrer sur les législatives, ici et maintenant.

Faut-il savoir dépasser les clivages ?
Bien sûr. Les Français en ont peut-être un peu marre. Coalition ne veut pas dire soumission. Les urnes vont parler lors des législatives. Il faut faire en sorte que la volonté des Français pour une véritable alternance soit respectée. Elle n’a pas été respectée du fait d’un candidat qui n’était pas à même de l’emporter à cause de ses affaires, de ses renoncements. Il n’a pas été audible. Mais les Français ne veulent pas d’un gouvernement qui soit un ersatz de Hollande et qui ressemble à ce qu’on a eu.

S’il y a une cohabitation, qui chez Les Républicains pourraient être premier ministre ?
On verra.

François Baroin ?
Je pense à François Baroin, comme à d’autres. Dans ce parti, il y a plein de valeurs.

Votre point de vue sur la possibilité d’une coalition est-il partagé chez les parlementaires LR ?
Je pense que quelques-uns de mes collègues pensent la même chose. Osons dire les choses. On a été trop poli.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hong Kong Legislature To Vote On Bill Recognizing Same Sex Couples Overseas Registration
3min

Politique

L’Assemblée nationale vote la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.

Le

6min

Politique

Une « ordonnance négociée » pour faire passer le budget ? Un procédé « contraire aux principes parlementaires et démocratiques les plus élémentaires »

D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.

Le

CMP : comment la dissolution va modifier l’espace de compromis entre députés et sénateurs
2min

Politique

Budget : le groupe communiste boycotte la commission mixte paritaire

A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.

Le

Le sénateur LR Alain Houpert souhaite « un gouvernement de cohabitation ou au pire de coalition » avec Macron
7min

Politique

Numérique : le Sénat adopte à l’unanimité un texte qui interdit l’accès des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.

Le