Le socialiste Rachid Temal veut nationaliser Orpea

Le socialiste Rachid Temal veut nationaliser Orpea

Après de nouvelles révélations de Mediapart le 18 mai, le sénateur socialiste a rédigé une proposition de loi pour que l’État reprenne la main sur le contrôle du groupe spécialisé dans les Ehpad. Pour le parlementaire, il s’agit de « protéger ses salariés ainsi que l’ensemble des résidents ».
Guillaume Jacquot

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Orpea est toujours dans la tourmente. Fragilisé par les révélations du livre-enquête « Les Fossoyeurs, révélation sur le système qui maltraite nos aînés » du journaliste Victor Castanet, le leader mondial des Ehpad traverse maintenant un mouvement social. Ce mardi, une grève massive a touché de nombreux établissements du groupe, en raison de la suppression cette année d’une prime d’intéressement.

Au même moment, la commission d’enquête sénatoriale poursuivait ses auditions, dans le but d’éviter que ces dysfonctionnements ne puissent se reproduire à l’avenir, et d’améliorer les dispositifs de contrôle. Les dénégations de deux anciens hauts dirigeants du groupe ont particulièrement mécontenté les sénateurs.

Le volet judiciaire suit également son cours. Après la publication d’un rapport mené par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’inspection des finances publiques (IGF), l’État a porté plainte « à propos de graves dysfonctionnements constatés ».

Le sénateur craint que salariés et résidents subissent des « dommages collatéraux »

Un sénateur encourage à prendre une mesure d’urgence : la nationalisation. Le sénateur Rachid Temal (PS) a déposé une proposition de loi, rendue publique ce jeudi. Pour le socialiste, il convient de « protéger les salariés du groupe qui n’ont fait que subir les décisions de dirigeants et d’actionnaires privilégiant le profit au détriment de la santé et du bien-être de leurs résidents, ainsi que les résidents eux-mêmes qui ne doivent plus être les victimes collatérales des décisions inqualifiables desdits dirigeants ».

Ce sont notamment les révélations du 18 mai, de Mediapart et du collectif Investigate Europe, qui ont amené le sénateur à déposer son texte. Le média d’investigation a révélé l’existence d’une structure parallèle à Orpea, une holding basée au Luxembourg, qui a accumulé 92 millions d’actifs, « principalement des parts dans de nombreux Ehpad et cliniques gérés par Orpea ». Elle aurait également mené des « opérations financières douteuses », menaçant le groupe. Orpea a, de son côté, porté plainte pour « abus de biens sociaux ».

Dans l’exposé des motifs de la proposition de loi, le sénateur redoute que les salariés et les résidents ne subissent « de plein fouet les dommages collatéraux de l’effondrement du groupe ainsi que de sa valeur boursière ». Depuis le 1er janvier, la capitalisation boursière de l’entreprise a fondu de 73 %. Pour rappel, le groupe emploie plus de 12 000 personnes en France et plus de 68 000 dans le monde. Il gère plus de 32 500 lits sur le territoire national.

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