Le spectaculaire envol de Castaner scruté depuis son fief de Forcalquier

Le spectaculaire envol de Castaner scruté depuis son fief de Forcalquier

Forcalquier a deux fiertés: son pastis aux 65 plantes et l'envol spectaculaire de son ancien maire, Christophe Castaner, scruté...
Public Sénat

Par Francois BECKER

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Forcalquier a deux fiertés: son pastis aux 65 plantes et l'envol spectaculaire de son ancien maire, Christophe Castaner, scruté par ses nombreux partisans comme ses opposants, dans cette bourgade perchée aux portes de la Provence.

"Christophe ?" "Très sympa", "très famille", et "strict dans ses idées", détaille le patron du PMU, Jean-Claude Mollet, lui-même beau-frère du futur patron de La République en marche. Son bar, sous les fenêtres de l'hôtel de ville, est l'un des "QG" de M. Castaner.

A Forcalquier, celui-ci retrouve femme et enfants et suit de près les affaires de cette cité de 5.000 âmes. "Il est grand, donc on le repère de loin, mais sinon, il se fond dans la masse", résume Marie-José, une habituée de l'établissement.

"Pragmatique", "déterminé", "brillant": les membres de son ex-équipe ne tarissent pas d'éloges sur celui qui a dirigé pendant seize ans cette localité à l'écart des axes de circulation, avant de démissionner en entrant au gouvernement.

"Il a transformé la ville", se félicite le premier adjoint Jacques Lartigue, qui se souvient d'une "sous-préfecture endormie", minée par l'habitat insalubre. Marché bio, "Maison des métiers du livre", citadelle médiévale réhabilitée, Christophe Castaner a voulu faire de l'une des plus petites sous-préfectures de France un "phare culturel".

Il a banni très tôt la publicité - au lendemain d'une action de militants anti-pub, raconte-t-on à la mairie - et enrayé le déclin agricole.

Des ambitions qui font grincer des dents, notamment certains commerçants : "il parle très bien, il est travailleur, mais il est aussi orgueilleux et opportuniste", attaque Eric Lieutaud, un déçu de Castaner, ex-adjoint aux Finances passé dans l'opposition.

Les récriminations des opposants vont du Plan local d'urbanisme à l'endettement, jugé démesuré (8 millions d'euros). Cet opticien se dit lassé par "l'homme de communication" qui ne cherchait qu'à "couper du ruban pour passer dans le journal".

"Il sait faire du bluff et il est bon aux cartes, un jeu de menteurs", brocarde Sylvain Roman, qui a la dent dure contre l'ancien élu local... dont il continue de faire, raconte-t-il, l'un de ses partenaires privilégiés de "moune", un poker provençal.

Dans le "manque de dialogue" évoqué par ses détracteurs, ses partisans préfèrent lire de la "détermination". "Disons que, pour le faire changer d'avis, il vaut mieux avoir des arguments étayés", convient la directrice générale des services de la mairie Florence Cornuet.

Régine Barras a dirigé la cantine de l'école maternelle et se souvient d'avoir bataillé "des années", au prix de "plusieurs engueulades", pour agrandir les locaux. "Il adore parler, c'est un Provençal", souligne cette retraitée qui a rejoint l'équipe locale de LREM. "Mais il est buté : quand il a une idée en tête, il l'a pas ailleurs !".

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