Le temps de parole de Macron fait débat à l’approche des européennes
A l'approche des européennes, Emmanuel Macron est accusé par l'opposition de tirer la couverture médiatique à lui, grâce au grand...

Le temps de parole de Macron fait débat à l’approche des européennes

A l'approche des européennes, Emmanuel Macron est accusé par l'opposition de tirer la couverture médiatique à lui, grâce au grand...
Public Sénat

Par Frédéric POUCHOT

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A l'approche des européennes, Emmanuel Macron est accusé par l'opposition de tirer la couverture médiatique à lui, grâce au grand débat national. Mais ses interventions sont bel et bien soumises aux règles sur le pluralisme politique, que les chaînes de télévision doivent respecter sous l'oeil vigilant du CSA.

Depuis plusieurs semaines, l'opposition tire à boulets rouges contre les longs directs diffusés sur les chaînes d'info à chaque réunion publique où le président de la République s'invite. Et l'accuse de mener une "campagne électorale déguisée", avant les élections européennes du 26 mai.

Le député LFI Alexis Corbière a ainsi demandé mercredi, à l'Assemblée nationale, que "le temps de parole du président se passe hors caméras" pour que le pluralisme soit "garanti".

Des élus PS veulent s'assurer que les règles soient respectées, tout comme le président des Républicains Laurent Wauquiez qui a saisi le CSA au sujet des interventions du président qui "monopolisent les antennes".

"Les médias sont libres, c'est eux qui décident qui retransmettre, et puis on a un CSA qui est là pour ça, saisissons le CSA, c'est très bien!", a réagi vendredi la ministre en charge du grand débat Emmanuelle Wargon sur BFMTV.

De fait, les interventions présidentielles dans le grand débat rentrent bien dans le calcul du temps de parole de l'exécutif, qui s'imposent aux chaînes de télé, généralistes ou d'info en continu.

"Les interventions du président sont soumises aux règles du temps de parole, lorsqu'il s'exprime dans la cadre du +débat de politique national+", rappelle le CSA à l'AFP. Une règle définie par le CSA dans sa délibération du 22 novembre 2017.

Et seules les déclarations d'Emmanuel Macron lorsqu'il s'exprime sur des sujets régaliens (par exemple, une allocution suite à un attentat) ne sont pas comptabilisées.

- Les chaînes d'info rodées -

Dans la période actuelle, "d'un point de vue juridique, on n'est pas en période électorale donc ce sont les règles ordinaires qui s'appliquent, à savoir que le bloc de l'exécutif (qui regroupe les membres du gouvernement, le président de la République et ses collaborateurs) doit disposer d'un tiers du temps de parole total, et le reste doit être réparti par les chaînes de télévision entre l'ensemble des formations politiques, en fonction globalement de leur représentativité", explique l'autorité.

Durant la campagne pour les européennes, des règles spécifiques, plus strictes, s'appliqueront (a priori, pendant les six semaines précédant le scrutin). Mais là aussi "les propos du président seront décomptés s'il prend part au débat électoral, notamment s'il soutient un candidat ou une liste", précise-t-on au CSA.

Et ses autres déclarations sur des sujets non électoraux resteront soumises aux règles habituelles.

Ces obligations doivent être respectées par les télés sur l'ensemble de chaque trimestre, et donnent lieu à des déclarations mensuelles au CSA, ce qui leur permet de corriger le tir en cas de déséquilibre. Le CSA peut les rappeler à l'ordre si nécessaire.

De son côté, le directeur général de BFMTV Hervé Béroud, interrogé par l'AFP, estime que les chaînes d'info sont bien rodées à cette mécanique des temps de parole et que le grand débat ne représente pas un casse-tête de ce point de vue.

"C'est notre rôle et notre mission de couvrir ces débats, qui sont des événements majeurs de la vie démocratique, d'autant que les chaînes d'info sont les seules à pouvoir faire vivre aux téléspectateurs ces réunions en direct et en intégralité", dit-il, au même titre que BFMTV diffuse intégralement des meetings de l'opposition, comme celui de Marine Le Pen dimanche dernier.

"Cela ne nous dispense pas bien sûr des règles de l'équilibre politique", ajoute-t-il, précisant que pour le trimestre en cours, à ce stade "nous n'avons pas de débord du temps de parole du président, et nous ferons en sorte que ça continue".

Notamment, souligne-t-il, parce que le président n'est pas le seul à s'exprimer au grand débat, auquel des élus de tous bords participent aussi.

"Evidemment, l'équilibre ne se fait pas sur un jour ou sur une semaine, mais sur un trimestre", les chaînes comme BFMTV qui ont de nombreuses émissions politiques pouvant donc compenser au fil du temps les éventuels écarts.

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