Avec l'arrestation de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat, la menace terroriste a fait irruption mardi dans la campagne électorale, à...
Le terrorisme fait irruption dans la campagne à 5 jours du 1er tour
Avec l'arrestation de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat, la menace terroriste a fait irruption mardi dans la campagne électorale, à...
Par Baptiste PACE
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Avec l'arrestation de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat, la menace terroriste a fait irruption mardi dans la campagne électorale, à cinq jours du premier tour de la présidentielle, tandis que les candidats jettent toutes leurs forces dans la dernière ligne droite.
Les deux hommes de nationalité française, arrêtés mardi matin à Marseille par la DGSI, avaient l'intention de passer à l'acte "dans les tout prochains jours", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl.
François Fillon entouré d'Eric Ciotti, de Christian Estrosi et Bruno Retailleau, lors d'un meeting de campagne à Nice le 17 avril 2017
AFP
Les photos des deux suspects avaient été distribuées jeudi aux services de sécurité des candidats, ont déclaré à l'AFP Marine Le Pen et l'entourage d'Emmanuel Macron.
Selon une source au sein de Les Républicains, l'entourage de François Fillon avait lui aussi été averti la semaine dernière de "risques avérés" visant l'ancien Premier ministre. La Place Beauvau avait "renforcé la sécurité" lors de son meeting vendredi à Montpellier, avec désormais la présence de "tireurs d'élite" et de membres du raid lors de ses réunions publiques.
François Hollande a salué une "prise remarquable" après cette double interpellation.
Depuis Calais où il est en déplacement, François Fillon a demandé que ce "fait divers" ne conduise pas à "focaliser le débat de la campagne sur des questions de sécurité, et surtout sur la mienne", tandis qu'Emmanuel Macron appelait au "rassemblement" contre le terrorisme.
- Convaincre les indécis -
Il reste quatre jours aux onze candidats pour tenter de convaincre les nombreux indécis avant la clôture de la campagne officielle, vendredi à minuit. Passé ce délai, il sera notamment interdit de diffuser tout message de propagande électorale.
Jean-Luc Mélenchon sur une barge au Canal Saint-Martin à Paris le 17 avril 2017
POOL/AFP
En attendant, les concurrents redoublent d'efforts. Tôt mardi, Emmanuel Macron a arpenté les allées du marché de Rungis (Val-de-Marne), se présentant comme "le candidat du travail" et de la feuille de paie. Dans l'après-midi, le candidat d'en Marche! doit visiter une usine de l'opticien Krys, dans les Yvelines. Après avoir rempli Bercy lundi, il tiendra une réunion publique mercredi à Nantes, puis vendredi à Amiens et à Arras.
M. Fillon s'affichera lui avec Alain Juppé mercredi à Paris, lors d'une visite de l'Ecole 42, co-fondée par le patron de Free, Xavier Niel. Le même jour, son concurrent à droite, Nicolas Dupont-Aignan, tiendra son grand meeting au Cirque d'Hiver à Paris.
Marine Le Pen n'a elle aussi, pour l'heure, qu'un seul meeting au programme, mercredi à Marseille. La candidate du Front national, qui multipliera les interventions médiatiques, a durci le ton lundi au Zénith de Paris en prônant un "moratoire" sur "l'immigration légale".
Emmanuel Macron le 17 avril 2017 à Bercy à Paris
AFP
Une des attractions de la journée de mardi sera sans doute Jean-Luc Mélenchon, dont le meeting à Dijon sera reproduit par hologramme à Nantes, Nancy, Grenoble, Clermont-Ferrand et au Port à La Réunion.
Distancé dans les sondages, Benoît Hamon réunit ses soutiens mercredi Place de la République à Paris. Auparavant, il poursuit son périple dans l'ouest mardi avec un déplacement à Pau et un meeting à Toulouse.
Le débat initialement prévu jeudi sur France 2 est annulé, certains candidats dont Jean-Luc Mélenchon s'y étant opposés. La chaîne publique a confirmé la diffusion d'une émission au cours de laquelle les candidats se succéderont pour 15 minutes d'entretien individuel, plus une "carte blanche" lors de laquelle ils aborderont le sujet de leur choix.
Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».
Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.