Lors d'une prise de parole publique à Montreuil mercredi, Jean-Luc Mélenchon a accusé l'ancien ministre de l'Intérieur de 2014 à 2016, d'être responsable, non seulement de la mort de Rémi Fraisse, mais de s'être « occupé de son assassinat », selon des images diffusées dimanche dans un reportage de l'émission « C politique » sur France 5.
« Cazeneuve, le gars qui s'est occupé de l'assassinat de Rémi Fraisse. Le gars qui a fait gazer, matraquer toutes les manifestations et qui prend maintenant sa tête de petit sainte-nitouche pour dire que c'est moi qui ne sait pas choisir entre le Front national et je sais pas qui », a lancé le chef de La France insoumise, venu soutenir le porte-parole de son parti, Alexis Corbière, dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis.
Rémi Fraisse est un jeune militant écologiste tué en 2014 par le jet d'une grenade de gendarmes près du chantier controversé de retenue d'eau à Sivens, dans le Tarn, alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.
« L'insulte est devenue le mode de pensée et d'expression de Jean-Luc Mélenchon. »
« Coutumier de l'outrance et de l'abaissement du débat public, Jean-Luc Mélenchon a franchi la frontière de la diffamation. Par ses propos à mon sujet, il démontre que l'insulte est devenue son mode de pensée et d'expression », a réagi Bernard Cazeneuve dans une déclaration publiée dans le quotidien Ouest-France.
« Parce que je crois que le débat d'idée implique du respect et doit prévaloir sur l'invective, la manipulation et le mensonge, j'ai décidé de porter plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour diffamation », a ajouté l'ancien Premier ministre, désormais chef de file du Parti socialiste pour les législatives des 11 et 18 juin, dans la Manche.
Entre les deux tours de l’élection présidentielle, Bernard Cazeneuve avait dénoncé « une faute politique et morale » de M. Mélenchon pour « ne pas avoir appelé clairement à voter » pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen.
Par ailleurs, le Parti socialiste a condamné ce dimanche les « propos diffamatoires et volontairement provocateurs » à ses yeux de Jean-Luc Mélenchon à l'encontre de Bernard Cazeneuve, jugeant que le leader de la France insoumise avait recouru à « des méthodes que ne réprouverait pas l'extrême droite sur internet ».