Lecornu visite un futur site d’enfouissement de déchets nucléaires
Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu a visité lundi le laboratoire...

Lecornu visite un futur site d’enfouissement de déchets nucléaires

Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu a visité lundi le laboratoire...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu a visité lundi le laboratoire souterrain d'enfouissement des déchets nucléaires à vie longue à Bure.

"Il appartient à notre génération de trouver une solution, la meilleure possible, en tout cas la moins mauvaise, pour reprendre la formule de Nicolas Hulot, pour le traitement de ces déchets", a estimé le secrétaire d'Etat lors d'un point presse à l'espace technologique à Saudron (Haute-Marne).

"Il n'existe pas d'autres solutions satisfaisantes", selon l'Autorité de sureté nucléaire (ASN), a-t-il rappelé, souhaitant "qu'on travaille sur ce projet avec le plus grand calme".

Après avoir rencontré les élus locaux en début de matinée, M. Lecornu a visité le laboratoire creusé à 500 m sous terre où sont expérimentées les conditions d'exploitation du futur Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), pour un coût estimé à 25 milliards d'euros.

Ce centre, géré par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et situé entre les communes de Bure et Mandres-en-Barrois, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, doit accueillir tous les déchets de haute et moyenne activité à vie longue du parc nucléaire français. La phase pilote doit démarrer en 2025.

L'ASN a souligné, dans un rapport rendu mi-janvier, la "maturité technique satisfaisante au stade du dossier d'options de sûreté" du projet Cigéo, mais a formulé une "réserve" concernant les déchets bitumineux. Ces boues radioactives, conditionnées dans du bitume et représentant environ 18% de l'ensemble des déchets, sont très inflammables.

"C'est un projet qui va être vivant, qui est résiliant, qui doit être souple, adaptable, qui va s'écrire encore au cours des prochaines années", a assuré M. Lecornu.

Le secrétaire d'Etat a tenu à exprimer aux élus locaux la "solidarité nationale".

"Chaque citoyen qui a un jour allumé une ampoule a une responsabilité sur cette affaire de déchets nucléaires", a-t-il dit.

Un comité de haut niveau réunira le 7 mars au ministère de la Transition écologique notamment l'Andra, Areva, EDF et les élus de la Meuse et de la Haute-Marne, pour construire "un projet de territoire" et travailler sur une "fiscalité ad hoc", a-t-il annoncé.

M. Lecornu s'est engagé à revenir prochainement sur le site de l'Andra pour rencontrer les opposants.

Le projet Cigéo est régulièrement contesté devant la justice et sur le terrain par des militants qui dénoncent sa "dangerosité".

Certains se sont installés dans le bois Lejuc, que doit à terme exploiter l'Andra, d'autres dans "la Maison de résistance", à Bure.

"Les oppositions qui ne seraient pas dans la légalité sont inacceptables. Les oppositions radicalisées, qui commettent des actes de délinquance comme cela a pu être le cas, ont vocation a être (traduites) et traitées devant les tribunaux de la justice française", a prévenu M. Lecornu.

"Ca fait 3, 4 ou 5 ans que les ministres ne se déplacent pas et bottent en touche pour ne pas venir assumer leurs fonctions", a regretté un agriculteur, "opposant historique", Jean-Pierre Simon, rencontré par l'AFP devant "la Maison de résistance".

"Le secrétaire d'Etat vient déminer le terrain aujourd'hui et j'espère que le ministre va enfin venir pour évaluer la situation sur le terrain", a-t-il ajouté.

Une jeune femme, qui se fait appeler Camille, a considéré que la visite sur place de M. Lecornu était "un non-événement".

"On se trouve renforcés par l'ASN qui a rendu un rapport critique. On avance, on fait reculer le projet Cigéo, mais malheureusement c'est une répression extrêmement lourde, une criminalisation des opposants", a-t-elle raconté, dénonçant "un harcèlement policier quotidien".

Partager cet article

Dans la même thématique

Hong Kong Legislature To Vote On Bill Recognizing Same Sex Couples Overseas Registration
3min

Politique

L’Assemblée nationale vote la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.

Le

6min

Politique

Une « ordonnance négociée » pour faire passer le budget ? Un procédé « contraire aux principes parlementaires et démocratiques les plus élémentaires »

D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.

Le

CMP : comment la dissolution va modifier l’espace de compromis entre députés et sénateurs
2min

Politique

Budget : le groupe communiste boycotte la commission mixte paritaire

A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.

Le

Lecornu visite un futur site d’enfouissement de déchets nucléaires
7min

Politique

Numérique : le Sénat adopte à l’unanimité un texte qui interdit l’accès des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.

Le