Paris: nouveaux deputes  LFI legislatives Assemblee nationale
Visite des nouveaux deputes dans l hemicycle avec Matilde Panot, Clemence Guette, Louis Boyard, Sebastien Delogu. Arrivee des deputes de La France Insoumise elus aux elections legislatives anticipees du 7 juillet 2024, a l Assemblee nationale le 9 juillet 2024 a Paris. Paris, FRANCE - 09/07/2024 .Visit of the hemicycle with the new deputies in the with Matilde Panot, Clemence Guette, Louis Boyard, Sebastien Delogu. Arrival of the MPs La France Insoumise party elected at the early parliamentary elections on 7 July 2024, at the National Assembly on 9 July 2024 in Paris. Paris, FRANCE - 09/07/2024//04HARSIN_LFILEGISLATIVESNOUVEAUXDEPUTES037/Credit:ISA HARSIN/SIPA/2407091208

Législatives 2024 : opposition ou majorité ? Les groupes parlementaires à l’heure du choix

Le 18 juillet, lors de l’ouverture de la nouvelle législature, les groupes politiques vont devoir déclarer noir sur blanc s’ils comptent faire partie de la majorité ou de l’opposition. Ce système déclaratif prévu par la révision constitutionnelle de 2008 permet d’accorder des droits spécifiques à l’opposition. Mais sans connaître le futur gouvernement, comment les groupes vont-ils se positionner ?
Simon Barbarit

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Décidément, les dernières élections législatives n’en finissent pas de bousculer la vie politique française. Après les tractations qui durent pour trouver un Premier ministre alors qu’aucune majorité claire n’est ressortie du scrutin, un autre épisode devrait capter l’attention la semaine prochaine, lors de l’ouverture de la nouvelle législature.

Le 18 juillet, après avoir élu le président de l’Assemblée nationale, les députés constitueront officiellement leurs groupes politiques en remettant à la Présidence de l’Assemblée une déclaration signée dans laquelle ils préciseront si ce groupe fait partie de l’opposition, de la majorité ou se classe parmi les groupes minoritaires, conformément à l’article 19 du règlement de la chambre basse.

Un groupe minoritaire est un groupe qui ne se déclare pas d’opposition et qui n’a pas l’effectif le plus nombreux. Le groupe RN, majoritaire en nombre de députés, devrait se retrouver dans l’opposition.

« Ce système déclaratif trouve son origine dans la révision constitutionnelle de 2008. Le constituant souhaitait donner plus de pouvoirs aux oppositions en s’inspirant du modèle britannique marqué par une bipolarisation de la vie politique. Ce qui correspondait bien à notre système jusqu’aux dernières élections », rappelle le constitutionnaliste, Benjamin Morel.

L’article 51-1 de la Constitution précise, en effet, que « le règlement de chaque assemblée détermine les droits des groupes parlementaires constitués en son sein. Il reconnaît des droits spécifiques aux groupes d’opposition de l’assemblée intéressée ainsi qu’aux groupes minoritaires. »

Mais pour les autres, comment vont-ils pouvoir se déterminer sans connaître la composition du gouvernement qui succédera à celui de Gabriel Attal, censé être démissionnaire d’ici le 18 juillet ? Sachant que l’élection du ou de la présidente de l’Assemblée nationale ne donnera pas plus d’indication car pour la première fois sous la Ve République la couleur politique du Perchoir pourrait être différente de celle de Matignon.

« Avec la multiplication des groupes d’opposition ou minoritaires, on risque d’avoir des problèmes d’ordre du jour »

Parmi les droits spécifiques reconnus à l’opposition ou aux groupes minoritaires figurent un droit de tirage pour les commissions d’enquête et missions d’information, ou encore la possibilité d’inscrire à l’ordre du jour une proposition de loi dans une niche parlementaire, un jour de séance par mois. « Avec la multiplication des groupes d’opposition ou minoritaires, on risque d’avoir des problèmes d’ordre du jour. Si vous avez une douzaine de groupes, ils ne pourront plus défendre de proposition de loi que tous les 1 an et demi », souligne Benjamin Morel. A noter aussi que chaque semaine, la moitié au moins des questions au gouvernement doit être posée par des députés d’opposition.

L’autre implication dans le rattachement des groupes porte sur la répartition des postes. Selon le règlement de l’Assemblée, « la composition du bureau de chaque commission s’efforce de reproduire la configuration politique de l’Assemblée ». En pratique, un poste de questeur sur trois est réservé à un député appartenant à un groupe d’opposition, ainsi que quatre six vice-présidences sur six, et cinq des douze postes de secrétaire. La présidence de la commission des finances est aussi réservée à un député d’opposition (article 39 du règlement).

Les équilibres entre les différents groupes d’opposition sont définis par un système de points répartis en proportion des effectifs. La présidence de l’Assemblée nationale vaut 4 points, un poste de vice-président, 2 points, 2,5 points pour un poste de questeur, et 1 point pour un poste de secrétaire. L’ensemble des postes du Bureau représentent 35,5 points comme l’expliquent nos confrères de LCP.

Avec 125 députés rattachés au groupe RN, le groupe de Marine Le Pen représente plus de 20 % des sièges et obtient 8 points.

« Si tout le monde est intelligent, la répartition des postes peut se faire en bonne entente. Sinon, les groupes se battent comme des chiffonniers, et il faudra voter », précise le constitutionnaliste.

Le règlement prévoit que faute d’accord sur la composition du Bureau, ses membres sont élus au scrutin plurinominal majoritaire. Les candidats pour chaque poste doivent obtenir la majorité absolue lors de premier et second tour de scrutin. Au troisième tour, la majorité relative suffit.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Législatives 2024 : opposition ou majorité ? Les groupes parlementaires à l’heure du choix
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Législatives 2024 : opposition ou majorité ? Les groupes parlementaires à l’heure du choix
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le