Législatives: campagne en rangs dispersés pour les ténors FN
Marine Le Pen dans le Nord, Florian Philippot dans l'Aisne, Marion Maréchal-Le Pen dans le Rhône... à l'image d'un parti tiraillé par ses débats...
Par Guillaume DAUDIN, Julia PAVESI
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Marine Le Pen dans le Nord, Florian Philippot dans l'Aisne, Marion Maréchal-Le Pen dans le Rhône... à l'image d'un parti tiraillé par ses débats internes et affecté par l'échec au second tour de la présidentielle, les ténors frontistes ont mené vendredi une campagne en rangs dispersés pour les législatives.
En apparence, les trois têtes d'affiche sont au front pour faire entrer "le plus grand nombre de députés" d'extrême droite au Palais Bourbon et traduire en sièges l'ambition proclamée par Marine Le Pen, être "la première force d'opposition à Emmanuel Macron".
Marine Le Pen était vendredi à Denain pour soutenir Sébastien Chenu, un de ses proches, Florian Philippot à Laon en appui aux cinq candidats frontistes dans le meilleur département de France pour le parti, tandis que la députée du Vaucluse a tenu le soir un meeting à Saint-Cyr-sur-le-Rhône (Rhône) en soutien à un de ses proches de la jeune garde frontiste, Antoine Mellies.
Et pourtant, les frontistes mènent une drôle de campagne, encore désarçonnés par un débat d'entre-deux tours où Marine Le Pen a déçu voire énervé, et encore frustrés par les 33,9% finaux, en-deçà des objectifs.
Sébastien Chenu et Marine Le Pen à Denain, le 2 juin 2017
AFP
Dans cette campagne, Marine Le Pen est bien candidate aux législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, fief de son ami Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, mais beaucoup moins la cheffe de guerre dans la bataille législative qu'elle avait promis d'être.
Mis à part quelques interventions médiatiques parisiennes, "nous avons fait le choix, ne vous en déplaise, de nous concentrer sur nos régions respectives", a indiqué l'intéressée à l'AFP.
Quant à son "seul" meeting de campagne, prévu jeudi 8 à Calais, pour appuyer la candidature de Philippe Olivier, son beau-frère et conseiller, il n'est "ni national, ni même départemental", mais plutôt "symbolique", dans une ville marquée d'après elle par "la submersion migratoire mais également l'abandon, de la trahison de la part des élites".
Florian Philippot, le 2 juin 2017 à Laon
AFP
De son côté, Florian Philippot, candidat en Moselle, arpente plateaux télés et tréteaux de campagne, interrogé par la presse sur sa menace de démission du FN si celui-ci ne souhaitait plus sortir de l'euro.
- 'Plus on est de fous...' -
"Si demain on abandonne ce point très important, ça rend impossible le patriotisme économique, ça rend impossible beaucoup de choses. Je ne vais pas m'amuser à défendre des convictions qui sont l'inverse des miennes", a-t-il fermement indiqué aux journalistes dans l'Aisne.
Sur l'autre point qui lui a été reproché en interne, le lancement mi-mai de son association "Les Patriotes", il s'est dit "persuadé" que le calendrier était le bon: "Si on attend les grandes vacances...". Et la suite viendra "après les législatives", a-t-il aussi annoncé.
"Faut pas avoir peur que ça bouge" au FN, a-t-il ajouté, souriant à l'idée du lancement d'autres associations comparables à la sienne: "Plus on est de fous, plus on rit..."
Marine Le Pen ne cache pourtant plus elle-même un certain agacement, indiquant à L'Opinion qu'elle avait trouvé "étonnant" le lancement de cette association en pleines législatives.
A Denain, elle a à nouveau laissé largement ouvert le débat interne qui hérisse M. Philippot: "Il n'y a pas de tabou, nous pouvons discuter de tout, mais ce n'est pas le moment".
Marion Maréchal-Le Pen le 2 juin 2017 à Saint-Cyr-sur-Rhône
AFP
La benjamine du Front, Marion Maréchal-Le Pen, est elle déjà plus détachée de la politique, et doit quitter ces mandats après les législatives.
"Je ne serai pas de la partie pendant quelques temps mais j'ai toute confiance dans le groupe (parlementaire) qui va se constituer", a-t-elle déclaré à Saint-Cyr-sur-le-Rhône, tandis que la centaine de personnes présentes criait "Marion reviens vite!".
"De ce travail à l'Assemblée va découler l'avenir de notre famille politique", a-t-elle ajouté.
Dans un discours centré sur l'identité, le rejet de la mondialisation et "la résistance au funeste projet multiculturel" porté selon elle par Emmanuel Macron, la députée sortante de Vaucluse n'a évoqué ni l'euro ni les querelles internes.
Ses soutiens, déjà, fourbissent leurs armes pour le congrès fin 2017 ou début 2018 et le grand débat interne qui s'annonce tendu, espérant et attendant un retour (dans quelques années?) de leur favorite.
Leur rêve: réorienter à droite la ligne frontiste et "débrancher" M. Philippot, à qui ils imputent une bonne partie d'une campagne jugée ratée.
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