Michel Barnier juge la situation budgétaire « très grave » et demande « les éléments pour en apprécier l’exacte réalité », déclare le premier ministre. Quelques minutes avant, Matignon annonçait qu’une réunion avec Gabriel Attal était « décalée ». La cause officieuse : Gabriel Attal aurait imposé « une délégation de huit personnes », dont Elisabeth Borne et Gérald Darmanin, alors que la « règle » est de venir à trois maximum. « Sur les modalités, ils nous ont mis un peu devant le fait accompli », grince l’entourage de Michel Barnier
Législatives : comment se déroule le vote pour les Français de l’étranger ?
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Alors que le premier tour des législatives aura lieu le 12 juin prochain, dans les 11 circonscriptions des Français établis hors de France, les élections ont déjà commencé. Depuis la création des circonscriptions des Français de l’étranger à l’Assemblée nationale en 2008, le cas de l’élection de leurs députés par les expatriés est un peu particulier. Ceux-ci peuvent voter, comme leurs concitoyens résidant sur le territoire national, dans leur bureau de vote consulaire, physiquement ou par procuration. Seule spécificité, les bureaux de vote ouvriront une semaine plus tôt pour les Français de l’étranger, le 4 juin dans la zone Amérique et Caraïbes, et le 5 juin dans le reste du monde.
Pourquoi les expatriés peuvent-ils voter par Internet ?
Surtout, les 1,4 million de Français inscrits sur les listes consulaires peuvent voter par correspondance – s’ils ont signalé leur choix avant le 31 mars dernier – ou bien par internet. En effet, la France ne pouvant pas ouvrir des bureaux de vote dans le monde entier, les bureaux de vote physiques sont limités aux capitales ou à quelques grandes villes des pays où la France compte le plus d’expatriés, et le maillage du territoire est donc bien plus faible. La liste des bureaux de vote montre bien qu’avec 7 bureaux de vote dans un pays comme la Chine, il peut parfois être difficile de s’y rendre physiquement.
Pour pallier ces difficultés inhérentes au vote des expatriés, et lutter contre l’abstention, les Français établis hors de France ont donc pu voter par voie électronique du 27 mai dernier au 1er juin, avant l’ouverture officielle des bureaux de vote. Ce décalage entre le vote des expatriés et des Français résidents sur le territoire national, s’explique par des difficultés logistiques d’acheminement de la propagande électorale officielle, ou la nécessité pour le Conseil constitutionnel d’authentifier les résultats du premier tour pour que le second se tienne. À cet égard, une semaine entre les deux tours aurait pu être un délai un peu court pour des circonscriptions aussi étendues, et pour que les élections soient bien terminées le 19 juin, il a fallu démarrer un peu plus tôt.
Des bugs en série
Toute cette mécanique électorale a pourtant été mise à mal par le déroulement du scrutin électronique qui s’est conclu mercredi. Après cette semaine de vote électronique, Caroline Monvoisin, directrice du projet de vote par Internet au ministère des Affaires étrangères, détaillait ces problèmes à Courrier International : « Un problème est apparu pour envoyer les courriels contenant les codes de confirmation aux électeurs. L’envoi était bloqué par les fournisseurs Yahoo et AOL. » Le Quai d’Orsay assure qu’une solution a été mise en œuvre et que « tous les électeurs concernés ont été invités à recommencer la procédure de vote Internet. » De nombreux expatriés ont pourtant rencontré des difficultés à accéder à la plateforme en ligne leur permettant de voter par internet, et s’en sont fait écho dans la presse ou sur les réseaux sociaux.
D’autant plus que le portail de vote par internet a été indisponible pendant 5h lors de l’ultime jour de vote, le mercredi 1er juin. « Une coupure du lien internet a interrompu l’accès à l’ensemble des applications et sites du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères y compris le portail de vote par internet », a ainsi communiqué le Quai d’Orsay après avoir réglé quelques heures plus tard. Malgré ces difficultés, ce sont finalement 250 000 électeurs qui ont voté par Internet, soit 17,34 % des inscrits sur les listes consulaires. En 2017, le vote électronique n’avait pas été autorisé, pour éviter des ingérences étrangères après les élections de 2016 aux Etats-Unis, et 19,1 % des inscrits s’étaient déplacés aux urnes. En ajoutant le vote physique dans les bureaux qui ouvriront ce week-end, la participation pourrait donc être plus importante qu’en 2017 dans les circonscriptions des Français de l’étranger.