C’est une déroute sans précédent pour le Parti socialiste et ses alliés, qualifiée de « déroute sans appel » par le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. Mais ils limitent la casse, contrairement à ce qu’annonçaient les dernières enquêtes d’opinion. Les socialistes conservent 34 sièges à l’issue de ces législatives. Ses alliés du Parti radical de gauche obtiennent 2 sièges, et 13 candidats divers gauche ont été élus, selon l’estimation Ipsos Sopra Steria réalisée pour France Télévisions, Radio France, LCP AN, RFI-France 24 et Le Point.
Le recul est historique : la présence des socialistes à l’Assemblée nationale est divisée par huit. En 2012, le groupe socialiste, républicain et citoyen détenait 295 des 577 sièges du Palais Bourbon (dont 279 socialistes).
« La gauche doit tout changer »
Moins de dix minutes après l’annonce des résultats, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a annoncé sa démission :
« La gauche doit tout changer, la forme comme le fond, ses idées comme ses organisations. La gauche doit ouvrir un nouveau cycle […] Il s’agit d’une tâche de longue haleine. J’y participerai avec humilité mais je souhaite le faire en étant libre de ma parole. J’accompagnerai ce combat décisif avec volonté mais je ne le ferai pas en tant que premier secrétaire du Parti socialiste. »
Cette défaite électorale est même encore plus dévastatrice pour le PS et ses alliés que celle de 1993. À l’époque, le raz-de-marée RPR-UDF avait ramené le groupe socialiste à 57 membres (dont 5 députés apparentés socialistes).
Une direction collégiale au PS
Dans son intervention, Jean-Christophe Cambadélis a souligné « assumer tranquillement sa part de responsabilité » dans ces résultats, précisant qu'il n'a ni « colère » ni « amertume » dans sa décision. Le premier secrétaire démissionnaire a annoncé qu’une direction collégiale se mettrait en place « dans les plus brefs délais ».
Jugeant le « triomphe d’Emmanuel Macron incontestable » , en insistant sur son « côté artificiel », Jean-Christophe Cambadélis a fait savoir qu’il ne s’agissait pas pour lui « d’organiser une retraite » mais « de permettre une renaissance ».