Construire une majorité derrière Emmanuel Macron pour En Marche!, imposer une cohabitation pour LR, devenir de grandes forces d'opposition pour...
Législatives: des enjeux considérables dans un paysage à reconstruire
Construire une majorité derrière Emmanuel Macron pour En Marche!, imposer une cohabitation pour LR, devenir de grandes forces d'opposition pour...
Par Dominique CHABROL, Sylvie GROULT
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
Construire une majorité derrière Emmanuel Macron pour En Marche!, imposer une cohabitation pour LR, devenir de grandes forces d'opposition pour le FN et La France insoumise, éviter la débâcle pour le PS: les législatives constituent un enjeu majeur pour les principaux partis dans un paysage politique en recomposition.
- En Marche!: objectif majorité -
Mounir Mahjoubi (4e d), Richard Ferrand (2e d) et Jacques Mézard (d) lors d'un meeting de campagne pour les 90 candidats de La République en Marche aux législatives en Ile-de-France, le 23 mai 2017 à Aubervilliers
AFP
Large vainqueur de la présidentielle, Emmanuel Macron doit encore franchir un obstacle majeur: obtenir avec son jeune mouvement En Marche! la majorité absolue à l'Assemblée - 289 députés sur 577 - pour lui donner les outils pour mener ses réformes.
En Marche! veut incarner le renouvellement mais ses candidats, pour moitié issus de la société civile, devront batailler face à des adversaires souvent bien implantés localement.
Mounir Mahjoubi (4e d), Richard Ferrand (2e d) et Jacques Mézard (d) lors d'un meeting de campagne pour les 90 candidats de La République en Marche aux législatives en Ile-de-France, le 23 mai 2017 à Aubervilliers
AFP
Le mouvement a investi environ 530 candidats et la liste ne comprend qu'une petite minorité de députés sortants, en majorité des ex-PS. Après le ralliement de François Bayrou, le MoDem est largement représenté dans la liste des investitures, même si ses candidats se sont inscrits en préfecture sous leur propre étiquette.
Une absence de majorité absolue compliquerait la tâche du président: il devrait bâtir une coalition avec des élus de droite et de gauche, contre les consignes officielles des partis d'origine.
- LR: imposer une cohabitation -
François Baroin à Jonage, près de Lyon, le 23 mai 2017
AFP/Archives
Menacée d'explosion après les ralliements à Emmanuel Macron et la nomination d'Edouard Philippe (ex-LR) à Matignon, la droite veut faire des législatives un troisième tour de la présidentielle, voire imposer une cohabitation au nouveau président.
Objectif ambitieux, car Les Républicains et leurs alliés de l'UDI ne semblent pas en capacité d'obtenir la majorité et devraient se borner à faire élire un maximum de députés pour peser sur le quinquennat. LR tentera de retenir les électeurs qui seraient tentés de voter En Marche!
Une cinquantaine de députés LR ne se représentent pas. Le pari de la droite est que son électorat traditionnel (20% pour François Fillon le 23 avril) se mobilisera pour prendre sa revanche. Le risque, c'est de voir une partie de ses élus rejoindre En Marche! au lendemain des élections.
- Les 'insoumis', premiers opposants ? -
Le leader du mouvement La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, en campagne pour les élections législatives, à Marseille, le 18 mai 2017
AFP/Archives
Nouveau défi pour Jean-Luc Mélenchon. Battu en 2012 dans le Pas-de-Calais, où il était allé défier Marine Le Pen, il tente de se faire élire à Marseille dans la circonscription détenue par le socialiste Patrick Mennucci.
Fort de ses sept millions de voix au premier tour de la présidentielle (19,6%), le leader de La France insoumise veut s'imposer comme le premier opposant à Emmanuel Macron. LFI présente des candidats dans quelque 500 circonscriptions. Objectif de repli: envoyer suffisamment de députés à l'Assemblée (15 au minimum) pour constituer un groupe parlementaire.
- FN: cap sur l'opposition -
Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, dans le nord de la France, le 19 mai 2017
AFP
Fragilisé après le score moins bon qu'espéré de Marine Le Pen à la présidentielle (33,9%), le Front national veut compter sur ses 10,7 millions d'électeurs et se présenter comme le principal opposant au chef de l'Etat.
Le FN espère l'emporter au moins dans les 45 circonscriptions où Marine Le Pen a franchi les 50% le 7 mai. La bataille s'annonce difficile: le retrait de Marion Maréchal-Le Pen fragilise le parti dans son fief du Vaucluse et dans le Gard, la désignation de la torera Marie Sara par la République en Marche complique la tâche de son autre député, Gilbert Collard.
- PS: éviter l'effondrement -
Après un score historiquement bas au premier tour de la présidentielle (6,3% pour Benoît Hamon), l'enjeu est considérable pour le Parti socialiste. Une partie de ses électeurs l'a quitté pour Emmanuel Macron, une autre s'est tournée vers La France insoumise. De nombreux députés socialistes sortants ne se représentent pas et une vingtaine figurent sur la liste d'En Marche!.
L'alternative est simple: soit le PS résiste, soit il subit une nouvelle défaite avec seulement quelques dizaines d'élus - à l'image de la débâcle de 1993 (57 députés socialistes et alliés). Il devient alors une formation résiduelle et s'enfonce dans la crise.
- PCF, EELV, Debout la France -
- PCF: après l'échec des négociations avec LFI, le Parti communiste tentera de contenir la poussée mélenchoniste dans environ 500 circonscriptions.
- Europe Ecologie-Les Verts présentera 455 candidats, soutient une cinquantaine de candidats socialistes et une quinzaine de communistes, ainsi que le candidat de La France insoumise François Ruffin dans la Somme.
- Debout la France: l'accord conclu entre le FN et le parti de Nicolas Dupont-Aignan, entre les deux tours de la présidentielle, est caduc. DLF est présent dans plus de 400 circonscriptions.
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.
ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.