Législatives: des jeunes, des femmes et En Marche! sur tout le territoire
Une Assemblée nationale largement renouvelée, féminisée, avec des novices en politique venus d'un peu partout en France: les...

Législatives: des jeunes, des femmes et En Marche! sur tout le territoire

Une Assemblée nationale largement renouvelée, féminisée, avec des novices en politique venus d'un peu partout en France: les...
Public Sénat

Par Dominique CHABROL

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Une Assemblée nationale largement renouvelée, féminisée, avec des novices en politique venus d'un peu partout en France: les législatives ont débouché sur le grand chamboulement annoncé et l'affirmation du poids de la République en marche sur tout le territoire.

Face à la vague macroniste, la droite à préservé ses bastions, la gauche a fait de la résistance sur ses terres historiques et le Front national s'est imposé dans l'ancien bassin minier du Nord/Pas-de-Calais.

- En Marche! partout en France

La vague s'est abattue sur l'ensemble du pays. Les candidats En marche! l'ont massivement emporté dans l'ouest, mais le mouvement d'Emmanuel Macron est présent partout. Du Nord, où il l'emporte dans 9 circonscriptions sur 21, aux Pyrénées.

"La présence d'En Marche! sur l'ensemble du territoire exprime son caractère central", qui lui a permis de prendre des voix à gauche et à droite, analyse Bruno Jeanbart, de l'institut OpinionWay: "Dans l'ouest du pays où la gauche était très forte, on voit bien qu'il y a eu une captation."

La République en marche est également fortement représentée dans les grandes villes. A Paris, ses candidats ont raflé 13 des 18 circonscriptions. Mais elle est aussi présente en zone rurale, avec un carton plein dans des départements comme les Hautes-Alpes ou les Alpes-de-Haute-Provence.

- La droite dans ses fiefs, la gauche s'accroche

Face à la déferlante macroniste, les Républicains alliés à l'UDI ont plutôt bien résisté dans leurs fiefs, notamment en zone rurale. "On a une résistance très forte de la droite dans le grand quart nord-est de la France. Beaucoup de candidats République en Marche ont été défaits dans le Grand Est", note Martial Foucault, directeur du Cevipof (Sciences Po). La droite a notamment bénéficié de reports de voix de l'électorat Front national du premier tour. "Il n'y a pas eu de surmobilisation de l'électorat de droite, mais une démobilisation de celui d'En Marche!" souligne Martial Foucault.

Balayée au plan national, la gauche a sauvegardé quelques-uns de ses bastions, notamment dans le Sud-Ouest (Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Landes...).

Avec 4 élus sur 12 dans le Pas-de-Calais, dont Marine Le Pen, le Front national s'installe en force dans l'ancien bassin minier. Dans le Sud-Est et le Languedoc, son autre zone d'influence, ses gains sont en revanche plus dispersés (Gard, Hérault, Pyrénées-Orientales).

- Une Assemblée féminisée, rajeunie

Record battu! Avec 224 femmes élues dimanche, soit 38,6% de l'ensemble des députés, la nouvelle Assemblée sera la plus féminisée de l'Histoire. Ce sera également la représentation nationale la plus jeune de la Ve République, avec 48,8 ans de moyenne d'âge, contre 54 ans lors de la législature précédente.

Un bouleversement dû en particulier à l'arrivée en masse d'élu(e)s En Marche!, dont quelques députés de moins de 30 ans, et de La France insoumise. Mais le renouvellement est plus général, en raison notamment de l'application de la loi sur le non-cumul des mandats qui a conduit de très nombreux sortants à ne pas se représenter.

- Le clivage des diplômes

Contrairement à ses concurrents, En Marche! a réalisé un score similaire dans toutes les tranches d'âge de l'électorat. Un "effet légitimiste" a conduit un électorat âgé à voter pour ses candidats, selon Bruno Jeanbart qui y voit "une réponse au signal envoyé par le président de la République" en nommant un Premier ministre, ainsi que les principaux responsables de l'économie, issus de la droite.

Au-delà de l'âge, du sexe des élus et de la nouveauté d'une partie d'entre eux en politique, les politologues restent réservés sur la profondeur du changement. "Le clivage essentiel est celui du diplôme. Les candidats En Marche! ont séduit des électeurs diplômés, avec des revenus du travail plus élevés", souligne Martial Foucault. "On a une France des possédants qui a voté En Marche! et une France des non possédants qui est allée vers les extrêmes de gauche ou de droite", poursuit le directeur du Cevipof, pour qui la nouvelle Assemblée "reste un Parlement des positions sociales élevées".

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