Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Législatives : échec pour Macron avec 234 sièges, la Nupes à 141 députés et grosse surprise avec le RN à 90
Par François Vignal
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C’est un résultat qui change tout. A l’issue du second tour des élections législatives, Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un scrutin historique et une énorme surprise. C’est la première fois, depuis que les législatives se passent dans la foulée de la présidentielle, que le parti au pouvoir ne remporte pas de majorité absolue au Palais bourbon. L’alliance de la gauche, sous la bannière de la Nupes, a fait mentir le fait majoritaire, mais son score est aussi plus bas qu’attendu.
Selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France24/RFI/MCD et LCP Assemblée Nationale, Ensemble est donné à 234 sièges, soit très loin des 289 sièges de la majorité absolue. Renaissance (LREM) est à 162, le Modem à 45 et Horizons fait 27 sièges. 4 sièges pour divers centre.
L’alliance de la gauche, avec la Nupes, fait 141 sièges, dont 79 pour LFI, 25 pour les écologistes, 25 pour le PS, 12 pour le PCF et 22 pour les divers gauche.
La grosse surprise vient du RN, qui est donné à 90 sièges. LR/UDI est à 75 sièges. 11 sièges pour des députés non classés dans un de ces partis.
Cuisant échec pour Emmanuel Macron qui devra se tourner vers la droite
L’alliance de la majorité présidentielle, avec la confédération qui allie Renaissance (nouveau nom de LREM), le Modem et Horizons, le parti d’Edouard Philippe, n’a pas suffisamment pesé. Concrètement, la majorité absolue est à 289 sièges (sur 577). Avec 234 sièges, il faudra donc que la majorité trouve soit des majorités de circonstance, à droite ou à éventuellement à gauche, texte par texte, soit se tourne plus naturellement vers les LR, pour une alliance plus durable. Idée défendue par Nicolas Sarkozy ou Jean-François Copé. Mais le parti de Christian Jacob, s’il est prêt à être constructif, entend rester dans l’opposition.
Reste qu’Emmanuel Macron ne devrait avoir d’autres choix que de se tourner vers les LR, qui pourraient être prêts à voter la réforme des retraites par exemple, non sans négocier quelques points… Ces législatives marquées par une poussée de la gauche, en nombre de sièges, va paradoxalement déplacer le curseur de la politique gouvernementale davantage à droite. Les LR ont les clefs avec leurs 76 sièges, qui permettraient d’arriver à 309 sièges, soit la majorité. Mais rien ne dit qu’ils soient tous prêts à se mêler à Emmanuel Macron. Ce scrutin est un cadeau empoisonné pour les LR. Certains, comme Laurent Wauquiez, entendaient jusqu’ici être clairement dans l’opposition.
Pour Emmanuel Macron, c’est un cuisant échec. S’il a réussi à être réélu chef de l’Etat – déjà un premier événement historique – il ne parvient pas à convaincre les Français à lui laisser les mains libres pour gouverner. Deux de ses plus proches, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et le patron des députés LREM, Christophe Castaner, sont battus.
L’exécutif entre ce soir dans une période de grande incertitude. S’il n’arrive pas à trouver de majorité pour voter ses réformes, c’est sa capacité à agir qui sera mise en cause. Dans le pire des scénarios, il pourrait au mieux devoir renoncer en partie à certains points de son programme, au pire se retrouver totalement empêché. Il lui restera toujours l’option du 49-3, mais dont l’usage est limité, est, dernière carte, la dissolution de l’Assemblée…
Pari en partie réussi pour Mélenchon, le RN crée la surprise
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, qui a mené la Nupes, réussi en partie son pari. C’est la fourchette basse pour lui. En transformant les législatives en troisième tour de la présidentielle, en appelant à l’élire premier ministre, il a réussi d’abord un coup politique, en centrant l’agenda médiatique sur lui. Grâce à l’alliance avec EELV, le PCF et même le PS, qui a accepté l’alliance, au prix d’une crise interne, la gauche profite pleinement du mode de scrutin majoritaire uninominal à deux tours.
Le leader Insoumis a certes échoué à trouver une cohabitation qui l’aurait mené à Matignon, mais il réussit à porter LFI de 17 députés à 79. Reste à voir s’il sera le premier groupe d’opposition.
Car le RN, avec 90 sièges, réussit un très beau score et devance pour l’heure LFI pour être le premier groupe d’opposition. Malgré une campagne discrète pour Marine Le Pen, l’extrême droite montre qu’elle est toujours au plus haut niveau.